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Paranormal Activity 2

Affiche du film "Paranormal Activity 2"

© 2010 Paramount Pictures − Tous droits réservés.

Comme à chaque fois lorsqu’il s’agit d’une suite, c’est avec une certaine impatience mêlée d’appréhension qu’on attendait ce Paranormal Activity 2. Certes, la recette a très bien fonctionné pour le premier opus qui a littéralement explosé le box-office américain en 2009, mais on était prêts à parier que la corde ne tarderait pas à s’user. Et force est d’admettre que c’est effectivement le cas.

Premièrement, le film se présente de manière assez ambigüe : annoncé comme une séquelle de Paranormal Activity, il s’agit en réalité de sa préquelle dont les dix dernières minutes constituent quant à elles sa suite directe. Pas mal pensé mais quand même pas très clair. Enfin, le problème n’est pas là, car disons-le franchement : comparé à son prédécesseur, Paranormal Activity 2 ne fait preuve d’aucune innovation. Ce sont là exactement les mêmes ficelles qui sont tirées tout au long du film, mais en moins efficaces ; le côté horrifique reposant principalement sur le volume sonore soudainement poussé au max, déchirant le silence ambiant et nous faisant par là même tout naturellement sursauter. A aucun moment le film ne parvient à faire peur, car il joue insidieusement sur notre surprise qui tient plus du réflexe ancestral que du sentiment viscéral.

Nous avons donc droit à tout ce qui faisait le charme de la nouveauté du premier : portes qui s’ouvrent et se ferment, bruits mystérieux, coups sourds contre les murs ou le sol, etc. L’apparition des phénomènes surnaturels va crescendo jusqu’à l’apothéose finale, qui laisse une mauvaise impression de déjà-vu. Mais, un film ne devant pas être jugé uniquement par rapport à l’œuvre initiale dont il est tiré, il faut tout de même reconnaitre que certaines scènes (dont celle des placards) ont de quoi réjouir les « novices » qui n’auraient pas vu Paranormal Activity. Hélas, d’un autre côté, les scènes dites “d’épouvante” souffrent toutes d’un manque de subtilité évident qui contribue à minimiser l’effet escompté. En s’appropriant le concept de menace terrifiante car invisible en l’absence d’objet visuel qu’avait initié Le Projet Blair Witch en 1999, Paranormal Activity parvenait encore à faire démarrer l’imagination au quart-de-tours, et ce, pour notre plus grand plaisir… Hélas, la magie ne semble plus vraiment opérer dans cette suite de piètre qualité, d’autant plus qu’elle prend la mauvaise initiative de sortir en salles après un laps de temps plutôt réduit par rapport au premier opus, dont le public garde une trace mnésique encore relativement fraîche.

En outre, la partie visant à présenter les différents membres de cette petite famille modèle, somme toute attachante (sauf la fille aînée, carrément horripilante dans la première demi-heure du film) reste un brin longuette… En effet, absolument aucun élément perturbateur ne survient jusqu’à la moitié du film, quasiment. Même si les rapports entre les personnages sont réalistes et bien aboutis, personne n’a payé sa place de cinéma dans l’optique de visionner un film de famille… On s’ennuie donc un peu, le comble pour un film d’horreur ayant pour vocation principale de produire une tension électrisante qui tiendrait en haleine du début à la fin de l’histoire. Par la suite, le spectateur est un peu plus actif et se prend même à zyeuter dans les moindres recoins du cadre filmique pour s’assurer qu’aucun détail crucial de la scène ne lui échappe. D’autre part, la volonté de filiation entre les deux films auraient réellement pu être intéressante si elle ne manquait pas autant de logique et de crédibilité, compte tenu de l’absence totale au sein du premier volet de références aux évènements du second, censé être sa préquelle.

La séquence du sous-sol vers la fin du film est presque une copie conforme éhontée de la séquence finale de [Rec], lorsque Pablo et Angela se retrouvent cloîtrés dans l’obscurité totale aux côtés d’une créature monstrueuse avec pour seul recours une caméra à vision infrarouge. Mêmes teintes verdâtres, même situation claustrophobique (promiscuité avec un élément effrayant dans un lieu contigu), mêmes genres de mouvements de caméras désordonnés pour manifester la panique ; cette séquence atteint des summums de manque d’originalité. D’autant plus qu’elle est extrêmement mal réalisée sur le plan technique car, du fait d’une ellipse mal placée, il est difficile de comprendre pleinement ce qui s’est passé dans ce sous-sol de la peur. Plus frustrant qu’effrayant, ce passage du film aurait décidément mieux fait d’être coupé au montage.

Au final, ce Paranormal Activity 2 est un véritable pétard mouillé à visée purement commerciale et sans aucun intérêt pour quiconque a déjà vu Paranormal Activity premier du nom. Pour les autres, vous pouvez considérer ce film comme l’occasion d’un moment de divertissement plutôt agréable mais sans envergure.

Par Emmanuelle Ignacchiti

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