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Prometheus

Affiche du film "Prometheus"

© 2012 Dune Entertainment − Tous droits réservés.

Depuis la sortie d’Alien en 1979 et le succès planétaire rencontré par le film mais aussi par toute la saga, on savait que Ridley Scott brûlait d’envie de revenir à la science-fiction et surtout à ses premières amours. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Ridley nous a donné envie : à grands renforts de phrases telles que ” I’m going to scare the livingshit out of you”, le réalisateur a su faire monter le leasing, bien aidé par une campagne marketing des plus réussies.

On a jamais vraiment su si il s’agissait d’un film qu’on pouvait assimiler ou non à la saga Alien car le projet, étant annoncé depuis 2009, avait changé de mains à de nombreuses reprises. Ridley Scott accepta finalement de réaliser la préquelle. C’est le scénariste Jon Spaihts qui proposa ses idées à Scott Free Productions et à la 20th Century Fox qui l’engagèrent alors pour écrire le scénario. En avril 2010, Ridley Scott avait lu plusieurs brouillons du scénario et racontait que le film aurait lieu trente ans avant Alien et expliquerait qui est le space jockey, l’extraterrestre fossilisé et vraisemblablement victime d’un chestburster, que l’on voit dans le premier Alien.

La compagnie Weyland (pas encore rejoint par Yutani) serait dans les balbutiements de la terraformation et le personnage principal serait une femme, mais pas Ellen Ripley qui n’était pas encore née. Mais en juin 2011, Damon Lindelof prétend qu’il s’agit bien d’une préquelle d’Alien, que les événements racontés se passent antérieurement, dans le même univers, mais ne sont pas liés au film puisque Prometheus n’inclut pas les éléments de la saga comme les facehuggers et chestbursters.

Bref, on y comprend plus rien. Pour être clair : Prometheus est une préquelle qui ne s’assume pas. Nier la paternité avec Alien est tout simplement ridicule mais compréhensible car on comprend que la Fox ait voulu repartir à zéro. Scott également puisqu’il a dit à plusieurs reprises sa frustration d’avoir vu toutes les suites de son film se focaliser uniquement sur les créatures xénomorphes et leur cruauté plutôt que de chercher à comprendre d’où elles venaient et pourquoi elles avaient été créées.

Mais est-ce qu’on avait vraiment envie de savoir? Est-ce que le mystère magistral du premier Alien ne se suffit pas à lui même ? Chacun répondra à sa guise, et chacun aura une réponse différente : ceux qui pensent que c’est une hérésie de dévoiler les origines de cette mythologie si riche, et ceux qui sont curieux de voir ce que Scott a encore à dire sur ses Aliens. Il se concentre donc sur les origines, sur un des éléments les plus intéressants de la saga : la découverte du Space Jockey dans Alien, le 8ème passager. Et c’est en creusant l’histoire de ces ingénieurs que Scott va choisir de construire son film : on va donc découvrir ces humanoïdes qui nous ressemblent plus qu’on pourrait le croire. D’ou viennent-ils ? Quels sont leur projets et surtout qu’ont-ils de commun avec nous, les humains ?

Ces questionnements vont servir de toile de fond à Prometheus, porté par le mythe grec de Prométhée et surtout par une problématique philosophique digne de Kubrick. Et les réponses habituelles : la religion et la science, sont là aussi mises à mal, montrant que l’homme doit parfois apprendre à accepter l’inacceptable. Cette thématique de la création digne des plus grands films de science-fiction renforce l’aspect “universel” du film.

Pourtant, on se retrouve dès le début du métrage ( si on oublie la scène pré-générique)  dans une atmosphère famillière et la construction narrative du film est pratiquement identique à celle du 1er Alien : présentation des équipes et des personnages, un androide dont on ignore les motivations profondes mais surtout une jeune femme, Elisabeth Shaw, qui fera office de Ripley. Celle-ci va devoir se battre non seulement contre les autres membres de l’équipe mais aussi contre ses certitudes, sa foi qu’elle va devoir remettre en question. Dans Prometheus, chauque personnage change, mue, évolue en quelqu’un de différent, au propre comme au figuré.

De grandes scènes mémorables sont au rendez-vous malgré parfois quelques maladresses, une identité visuelle qui vous scotchera sur votre siège, une richesse de thématiques et bien évidemment un grand plaisir à enfin découvrir sur grand écran l’inventivité de Scott et de son équipe. Prometheus est donc un film à voir pour les fans de la saga Alien mais aussi pour les autres qui découvriront un grand film qui, certes est loin d’être parfait, mais dont les qualités méritent amplement qu’on s’y attarde.

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