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Shadow

Affiche du film "Shadow"

© 2010 − Tous droits réservés.

Un jeune trouffion revenu d’Irak décide sur les conseils d’un ami de s’offrir un petit trip VTT aux alentours d’une montagne reculée d’Europe de l’Est. Après avoir rencontré la femme de sa vie au détour d’une bière dans un vieux rade, lui et sa compagne se retrouvent persécutés par deux chasseurs qui passaient par là. Obligés de s’enfoncer dans la brumeuse forêt environnante, les protagonistes se retrouvent bientôt victimes d’une menace bien plus vicelarde.


Pas vraiment le bon film pour un début de love story…

Réalisé par Federico Zampaglione, leader du groupe rock italien Tiromancino, Shadow est un petit budget italien s’aventurant sur plusieurs routes déjà bien balisées ces dernières années par le genre horrifique. Shadow passe ainsi du survival rural au slasher, fait une courte mais efficace pause du côté du torture porn avant de revenir au slasher avant un twist final très moyennement amené. Ce mélange des genres est propice à une perte de repères assez plaisante mais s’apparente aussi parfois à une simple compilation opportuniste et surtout sans véritable lien. Le retournement final tombe un peu comme un cheveu sur la soupe puisque le spectateur attend toujours une élévation des enjeux de l’intrigue ou, au minimum, une montée significative de la tension, bref un vrai climax, ici dilué par un avant-final où le personnage principal s’enfonce lentement dans l’antre de l’énigmatique boogeyman.


L’instant Décathlon un peu mis à mal par le brouillard

Porté par un casting de gens pas trop connus (le transparent Jake Muxworthy et Karina Testa, vue dans Frontières), ce premier long souffre aussi de dialogues un peu nazes, le pic étant quand même la scène de coup de foudre (« Alors Angeline, tu fais du vélo depuis longtemps ? » « Le vélo c’est toute ma vie »). On pourra aussi être frustré de ne pas vraiment voir en action le boogeyman, interprété pourtant de façon originale par un Nuot Arquint squelettique et tout en tics (conséquence, on le verra, du léchage de dos de crapauds toxiques). Ses attaques sont donc exécutées hors champ, de manière fugace, et sont presque aussi nulles que celles du premier Vendredi 13. Pour ce qui relève des effets horrifiques, le film se rattrape donc sur la partie torture. Le réalisateur s’appesantit ainsi longuement sur une scène voyant l’un des protagonistes cuire littéralement sur une plaque chauffante. Un supplice prenant son sens à la lueur des révélations finales, tout comme les quelques étrangetés éparpillées le long du métrage.

Si le film sort de la case « énième nanar en direct-to-dvd », c’est aussi essentiellement grâce à son décor, magnifiquement filmé, même  si parfois un peu trop à la manière d’une pub pour VTT Décathlon. Porté par la somptueuse mise en lumière de Marco Bassano, le film dégage une atmosphère spéciale et le spectateur s’enfonce avec elle dans les ténèbres. A la montagne lumineuse du début succède ainsi une forêt aux brumes presque surnaturelles et une antre bien fournie en détails macabres.


L’étrange tortionnaire s’appréte à prendre son shoot

Loin d’être un grand film, Shadow reste une série B divertissante et assez enlevée même si alourdie par un twist final digne de la grande époque du gros bis transalpin.

Critique par Alex B

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