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Skyline

Affiche du film "Skyline"

© 2010 Hydraulx − Tous droits réservés.

skyline

Après un Alien vs Predator : Requiem de sinistre mémoire, les frères Strause récidivent dans le genre « invasion du troisième type » avec ce Skyline tout juste digne d’un pilote de (mauvaise) série télé.

Le film s’ouvre sur une bande d’acteurs croisés dans  des séries comme 24h Chrono, Scrubs, NCIS ou Dexter et passant une soirée à picoler de la tequila dans un appartement prêté par la production. Le réveil du lendemain est plutôt rude, l’énorme gueule de bois se doublant d’une invasion extraterrestre plutôt forte de café. Sortis de nulle part, des méchants aliens ont en effet comme passé l’aspiro sur toute la ville, kidnappant en quelques minutes une grande partie des habitants. Les quelques rescapés sont maintenant traqués par des pieuvres volantes et autres créatures géantes sillonnant les rues.

Le pitch est plutôt trompeur, la plus grande partie du film se résumant finalement à montrer cinq personnages observant par leurs fenêtres des aliens avaler tout ce qui bouge. Avec le budget d’une scène romantique chez Michael Bay, Skyline refait Independance Day du point de vue d’un attardé appartement haut standing de Los Angeles. Un statisme intellectuel géographique qui s’étend rapidement au scénario, l’intrigue s’enterrant dans la question plus que redondante du « faut-il quitter l’immeuble ou s’y terrer ». Entre deux tentatives de réponses et leurs conséquences souvent explosives, l’ennui pointe régulièrement à l’horizon, quand ce dernier n’est pas balayé par une explosion atomique complétement inoffensive et gratuite, cela jusqu’à un final en forme de belle arnaque. L’histoire s’achève en effet sur un twist qui pourrait faire passer le film entier pour la préquelle d’un jeu vidéo présenté dans le générique final.  Les Strause Brothers semblent alors, pour la plus grande frustration ou exaspération du  spectateur, lâcher le véritable climax de l’histoire alors que défilent les crédits du film.

Skyline est encore un prétexte pour faire la démonstration des talents des deux frérots en effets spéciaux, pour des résultats parfois proches du niveau d’un direct-to-dvd, production low-cost oblige… Vu sur grand écran, le résultat paraît souvent beaucoup trop ambitieux comparé au budget de départ et Skyline semble même faire quelques clins d’œil, lors des batailles aériennes, aux nostalgiques des cinématiques Playstation 2.

Les frères Strause se montrent par contre toujours aussi incapables de composer des personnages un tant soit peu attachant. Animés par des intrigues usées jusque à la corde et ici réduites au minimum intelligible (la fille enceinte, le mec adultère, l’amitié fragilisée par le business), nos protagonistes ne sont que de la simple chair à canon pour aliens. Le film te réchauffe même la ficelle scénaristique du couple en déperdition mais resserrant les liens pour cause d’Apocalypse.  Ajoute à cela des dialogues de l’ordre du fonctionnel le plus total et on peut dire que le sort des personnages ne te maintiendra probablement pas en haleine très longtemps. De toute façon, histoire de tuer tout suspense quant au sort de l’humanité, les aliens sont présentés comme quasi-invincibles.

Finalement les frères Stause ont presque quelques choses de flippant dans leur démarche « artistique ». Déjà, dans Aliens vs Predator 2, le duo massacrait sans sourciller 90% du casting sous prétexte de montrer le plus possible les bébêtes en action. C’est cette fois l’extinction de l’entière humanité qui est filmée un peu bêtement, sans le moindre état d’âme et avec un nihilisme total. On finirait presque par se demander si ces gros nerds n’ont pas été un peu trop brimés dans leur jeunesse par leurs congénères.

par Alex B

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