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The Ward – L’Hôpital de la Terreur

Affiche du film "The Ward – L'Hôpital de la Terreur"

© 2010 FilmNation Entertainment − Tous droits réservés.

Pour avoir incendié une vieille bicoque perdue en pleine campagne, Kristen (Amber Heard) est internée dans une section reculée d’un hôpital psychiatrique. Quatre autres jeunes femmes semblent vivre ici depuis des lustres, attendant un hypothétique droit de sortie. Décidée à s’échapper au plus vite de sa cellule, Kristen va se retrouver confrontée à une menace bien plus dangereuse que les traitements de chocs préconisés par son docteur.

Premier film du réalisateur depuis Ghost Of Mars et deux épisodes plutôt médiocres, même si à la (petite) hauteur de l’ensemble, pour les Masters of Horror, The Ward était censé signer le grand retour du Big John derrière la caméra. Après une longue pause méritée et qui ponctuait deux décennies très chargées, Carpenter comptait s’y remettre tranquillement, avec un petit budget, un lieu unique – un hôpital psychiatrique des sixties – et la réalisation comme unique responsabilité. Le résultat s’en ressent donc fortement et ceux qui attendaient une œuvre 100% Carpenter pur jus, dans la lignée de ses œuvres précédentes, risquent fort d’être déçus.

L’arrivée dans l’hôtel de Shining, euh, l’asile de The Ward (pardon…)

Après un générique très réussi, deux premières minutes passent et, soudain, c’est le choc : le budget réduit n’a pas permis de tourner en Panavision, format utilisé par Carpenter depuis Dark Star et dont l’absence dans The Ward, cumulé à certains choix artistiques et narratifs, donne rapidement l’impression d’un film « signé » Carpenter plus que réalisé par ses soins.

Si le film s’en sort plutôt bien, c’est dans sa partie « thriller hospitalier » et lors de séquences de tentatives de fuite bien foutue où Kristen arpente les couloirs sombres d’un hôpital tentaculaire. Cette partie est d’ailleurs parfaitement supportée par un casting bien à sa place, de Jared Harris, vu dans Mad Men et ici en docteur aux motifs ambigus, à Amber Heard qui s’impose encore comme actrice à suivre, dépassant l’étiquette de pin-up du moment.


Que serait un film d’asile psychiatrique sans une bonne vieille scène de lobotomie?

Mais là où le film pêche c’est plus sur son aspect « film de terreur ». The Ward semble à des kilomètres de la réalisation et du montage calé au millimètre près d’un Halloween – s’il ne faut citer qu’un seul classique du réalisateur – où Carpenter révélait un immense talent pour les subtiles et lentes montées de tension, ponctuées de climax vertigineux. Ici, les apparitions du fantôme sont presque toute ratées : prévisibles à deux minutes près et souvent desservies par un montage ne trouvant jamais l’équilibre entre plan trop court et plan trop long sur une créature sans aucun charisme, ces séquences enfoncent encore plus le film en recyclant tous les gimmicks les plus éculés des films de fantômes, spectres japonais inclus. Et, quand le film semble s’envoler dans ses dernières minutes, un twist final sur-explicatif et gros cliché du genre « film psychanalytique » vient plomber la conclusion, laissant un goût d’inachevé mal camouflé.

Au lieu d’une terrible malédiction, le fantôme demande juste un peu de crème hydratante

Pas un mauvais film en soi, The Ward reste par contre un bien médiocre film de John Carpenter, cela dès que le film s’aventure dans le surnaturel, la partie thriller élevant très largement le niveau.

Critique par Alex B

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