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Tous les garçons aiment Mandy Lane

Affiche du film "Tous les garçons aiment Mandy Lane"

© 2006 Occupant Films − Tous droits réservés.

mandylane

L’histoire : Mandy Lane est d’une beauté incroyable et… tous les garçons l’aiment et la vénèrent! Mais contrairement à l’ensemble de ses copines, Mandy ne se laisse pas séduire par le premier venu. Tous persuadés qu’ils peuvent coucher avec elle, une bande de copains l’invite dans un ranch pour y fêter la fin des classes. Sexe et alcool sont au rendez-vous, tout comme un camarade de classe non désiré qui tente de faire justice à son rejet et mettre la main sur un trophée très convoité… Mandy Lane.

Ce film est assez voire même très trompeur. Dans les premières minutes, on a l’impression d’avoir à faire à un énième clone de Souviens-toi l’été dernier : un pur slashers pour ados où ils vont faire la fiesta dans une maison de campagne et tout se faire buter.

Mais dans le ton donné au film, on se rend compte que ça ne sera pas aussi facile que ça. Le scénario est rompu aux lieux communs,  les personnages volontairement stéréotypés essayent d’exister par leurs propres moyens pour prouver qu’ils valent mieux que l’image qu’ils renvoient. ( le black romantique, la blonde torturée, le clown amoureux ..).  Le film reprend ainsi la formule du slasher classique à une ou deux variables près. D’abord les traits les traits du tueur : le jeune adolescent maladroit et sensible n’a rien d’un boogeyman.  Puis l’héroïne : normalement, les films d’horreur portent les noms des bourreaux (Pumpkinhead, The Ghoulies) et non celui de la victime. Or, ce personnage est si bien écrit et si bien joué par Amber Heard qu’il mérite que son nom fasse partie de l’affiche. On comprend aussi à la fin du film la vraie raison de son apparition sur l’affiche. La caractérisation des personnages  peut manquer de profondeur, d’autant que les interprètes prennent un malin plaisir à forcer les traits entre le beau-gosse lourdingue et la copine blonde aux faux airs de Paris Hilton. En fait, ils sont représentatifs d’un échantillon et expriment des frustrations universelles (Mandy Lane symbolise les désirs masculins et féminins). Extrêmement froide, cette jeune fille est au centre des obsessions ; son visage angélique et son regard triste, qui incarne la lucidité face à l’immaturité de ses camarades. Face à ces fantômes qu’elle observe sans jamais céder à la familiarité, elle est la seule à laquelle on s’accroche pendant tout le récit.

Le film dépasse très vite le cliché du slasher adolescent avec héroïne poumonée et footballeur prêt à se faire dépecer, et il sait vraiment flatter par sa forme le fan du cinéma d’horreur. De plus, le réalisateur ne cherche jamais l’effet macabre à tout prix mais plutôt le choc des affrontements en comparaison avec le choc du mobile. Car au travers de cette bande de jeunes gouvernés par l’alcool, les drogues et les hormones,  Levine nous fait partager une certaine expérience du lycée et de ce qui l’entoure, cette époque nappée d’une  nostalgie mais gangrenée par la peur, l’insécurité. Le décalage fait penser que le film ne s’adresse finalement pas  à un public jeune friand de la surenchère hardcore actuellement en vigueur de Saw mais à un public adulte ayant un peu de vécu pour savourer la force élégiaque de ce regard désenchanté. Il faut donc se méfier de sa naïveté bon enfant.

En empruntant le chemin d’une fable initiatique, All the boys love Mandy Lane reste léger dans ce qu’il dépeint et cruel dans ce qu’il raconte (la fin d’une période insouciante)

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