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Tucker & Dale fightent le mal

Affiche du film "Tucker & Dale fightent le mal"

© 2010 Eden Rock Media − Tous droits réservés.

Délivrance, Massacre à la Tronçonneuse, Détour Mortel… Tant de films, du survival au slasher rural, qui ont sérieusement égratigné l’image des paisibles campagnes américaines, lieux en marge des secousses urbaines, et de leurs sympathiques habitants, forcément plus proches de la nature que de leurs improbables Iphones. Première réalisation pour Eli Craig, Tucker et Dale Fightent le Mal essaye de te prouver que tous ces préjugés et leurs mortelles conséquences résultent d’une énorme incompréhension culturelle.

Une utilisation intéressante d’une broyeuse à bois

Le film part sur le pitch habituel du genre – une bande de jeunes universitaires, tous membre de fratries débiles type Sigma Prime, part camper aux abords d’un lac isolé en pleine campagne profonde – mais en changeant de point de vue : le spectateur se place cette fois du côté des bouseux, ici Tucker et Dale, deux meilleurs amis du monde venus rénover une vieille bicoque pour en faire la résidence secondaire de leurs rêves. Mais ce week-end va rapidement tourner au carnage au fil de quiproquos amenant les jeunes à croire au kidnapping de l’une des leurs. Les morts accidentelles s’enchainent jusqu’à que qu’une véritable menace finisse par émerger, les bois dissimulant un terrible secret.

Les fringues de white trash vont plutôt bien à Katrina Bowden

Un scénario intelligent reprenant les codes d’un genre sans tomber pour autant dans la parodie facile et un duo attachant dès sa première apparition et embarquant le film sur les territoires de la « bromance » digne d’une production Judd Apatow… Une recette qui avait déjà fait ses preuves pour Shawn Of The Dead. Tout comme Edgard Wright et Nick Frost, les deux acteurs de Tucker et Dale arrivent aussi à rendre immédiatement crédible l’indéfectible et sympathique amitié les liant. Le film permet en plus de retrouver deux acteurs trop rares et bien connus de tous les boulimique de séries : Alan Tudyk, figure régulière des séries estampillées Josh Whedon (Dollhouse et Firefly) et Tyler Labine, sorte de Zach Galifianaki et vu dans les séries Le Diable et Moi ou Mad Love.

Un flashback dévoilant l’histoire sanglante de la forêt

On ne placera quand même pas le film au niveau de Shawn of the Dead mais juste une marche en-dessous. Certains rebondissements sont un peu trop tirés par les cheveux et l’équilibre entre les deux trames est parfois un peu difficile : d’un côté le choc des cultures entre les deux héros et les jeunes urbains puis l’apparition d’un véritable « méchant » transformant la dernière partie en un affrontement burlesque mais sans surprise. L’idylle nouée au cours du film est aussi un peu trop rapide et lisse, le film s’enfonçant par moment dans la romance fleur bleue avec une blonde trop parfaite pour être honnête (même si on est plutôt content de retrouver Katrina Bowden, l’assistante canon de la série « 30 Rocks »).

Malgré tout le film reste une comédie horrifique de haut niveau et ne gâche rien en se montrant très généreux sur les effets gores en tout genre. Dans une scène mémorable, Eli Craig arrive même à transformer la rencontre malheureuse entre Tucker et un nid d’abeilles en scène de poursuite toute droite sortie d’un Massacre à la Tronçonneuse. Pour ces séquences hilarantes, son approche fine du genre et son duo d’acteurs, Tucker & Dale fightent le Mal est un immanquable de cette année.

Pas encore de sortie prévue en France.

Critique par Alex B

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