[AVP] M. Night Shyamalan nous parle de The Visit

[AVP] M. Night Shyamalan nous parle de The Visit

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A l’occasion de l’Avant-Première du film The Visit le 1er septembre 2015, l’UGC les Halles de Paris a eu l’immense privilège de recevoir le réalisateur M. Night Shyamalan. Associé aux films Sixième Sens, Signes ou encore Le Village, il est l’une des valeurs sûres du cinéma d’épouvante, et cela même si ses dernières réalisations ont été durement critiquées. Il nous revient avec The Visit, dont vous pouvez lire notre critique ici, un found-footage efficace non dénué d’humour. Voici pour vous un compte rendu de ce que Monsieur Shyamalan nous en dit, assorti de réflexions personnelles sur le cinéma :

“C’est un film qui parle de la peur de vieillir. La peur de mourir peut se manifester par l’humour, le dégoût et la peur. The Visit tient compte des trois. Mais l’idée du film c’est aussi le pardon. Je suis indien, je viens d’une famille au sang chaud et il y a toujours des mésententes, c’est très théâtral, on peut ne plus se parler pendant des années, et puis on finit par se retrouver. The Visit aborde cela, les fâcheries à l’intérieur d’une famille, les distances que l’on prend avant de se retrouver”

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Le film se déroule là où j’ai grandi, en Pennsylvanie. Ça ressemble un peu à chez moi d’ailleurs. Et puis de ma maison jusqu’au lieu de tournage, je n’avais que 20 minutes de trajet. Pratique !”

“La façon de tourner, en mode found-footage ou faux documentaire, ça rajoute du nerf là où il n’y en a pas dans les films. Le but c’est de l’utiliser de façon équilibrée. J’aime les documentaires. D’ailleurs c’est une réalisatrice de documentaires, Maryse Alberti, qui s’occupe de la photographie dans le film. Mon rêve était aussi de faire un film sans musique. Celle-ci a généralement un pouvoir très fort. C’est comme un parfum qui peut tout corriger. Elle participe beaucoup au travail émotionnel. Plus le spectateur parvient à s’impliquer, mieux c’est pour lui. S’il n’y a pas de musique pour guider, on ne sait pas où ça va, on est tendu.

Dans The Visit il n’y a donc pas de musique. La tension est présente. Le seul répit ici ce sont les cartons pour donner quelques infos de temporalité. Les 4 premiers films que j’ai réalisé durent 107 minutes, celui-ci 95. C’est un autre rythme car je n’ai pas la musique de James [Newton Howard] pour m’entraîner. Les seules qu’on peut entendre, ce sont des musiques enregistrées”

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“Pour ce qui est des influences, je dirai que j’ai deux genres d’auteurs : ceux qui m’ont touché quand j’étais gosse comme Spielberg et Lucas et puis les grand maîtres du cinéma minimaliste comme Kubrick, Kurosawa ou encore Hitchcock”

“Est-ce que je crois aux fantômes et aux démons? non mais j’aimerai bien. A Sidney, une dame s’était jetée sur moi dans un bar et s’était exclamée ‘je crois aux fantômes comme vous’ ! (rires) Dans ma maison, qui est plutôt sombre et grande, j’ai toujours envie, quand je me balade dans les couloirs, de voir quelque chose. Mais rien. Cependant, je crois à certaines formes d’énergies. Des énergies qui nous reviennent d’une façon ou d’une autre, selon notre façon d’agir”

“Pour la scène la plus difficile à tourner dans l’ensemble de mon travail, je retiendrai la fin d’Incassable. Quand Bruce Willis prend sa femme endormie dans ses bras qu’il mène au premier étage en disant ‘j’ai fait un très mauvais rêve’. Il fallait qu’il la soulève sans aucun effort, que ce soit léger. C’était compliqué car il fallait que ça passe bien, que ce soit romantique, avec une lumière adéquate, la caméra à déplacer… Bruce ne devait pas non plus être trop fatigué car il avait un dialogue sentimental à réciter. Et puis bon, c’est aussi un super-héros ! Ça nous a pris 11 heures à tourner ce plan !”

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“Il y a tellement de façons de raconter des histoires. La VOD, la télévision, les téléphones… Le cinéma c’est une autre forme, il y a tout un conditionnement. Il faut mettre ses chaussures, prendre son porte-monnaie, sortir de chez soi, venir jusqu’au cinéma, s’assoir à côté d’inconnus… C’est une expérience commune.
C’est ce qui fait que c’est de l’art. Tout le monde apporte son vécu, sa sensibilité, tout le monde s’y retrouve. On est forcément influencé par la façon dont les gens réagissent.

J’ai eu beaucoup de moments, de révélations au cinéma. A 12 ans j’ai vécu une vraie expérience avec Les Aventuriers de l’Arche Perdue. Je ne savais pas ce que c’était qu’un archéologue à l’époque. Et puis je ne voulais pas trop voir le film, j’étais timide et je n’étais même pas assis à côté de mon ami mais d’un couple d’inconnus. Puis le film commence : le logo Paramount qui se fond avec une montagne, l’apparition de Harrison Ford, et là le charme a d’office opéré. Plus tard, pour un autre film, Liaison Fatale, des gens s’étaient installés sur les marches par manque de places. Et il y avait cette fille dont j’étais amoureux et qui était à six rangées de moi sur la gauche. Quand le film a été terminé et que la lumière s’est rallumée, elle m’a regardé et a dit : ‘tu dois faire des films comme ça !’. Et depuis je fais des thrillers !”

The Visit – Sortie le 7 octobre 2015

Sébastien Dm

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