[Dossier] Le film de maison hantée : notre guide ! (2ème partie)

[Dossier] Le film de maison hantée : notre guide ! (2ème partie)

Suite et fin de notre dossier sur les films de maison hantée, cela avant de découvrir The Conjuring, nouveau film du genre réalisé par James Wan, un abonné au genre.

Lire la partie 1

7. House de Steve Miner (1986)

Disparition d’enfant, monde parallèle… House remixe les thèmes de Poltergeist à la sauce comédie-horrifique tout en y ajoutant des effets et monstres ectoplasmiques typiques des années 80. L’horreur, le tragique et l’humour sont habilement dosés et les scènes montrant notre pauvre écrivain dépressif assailli par des créatures parfois très surprenantes alternent avec des séquences plus poignantes.

8. Les Autres d’Alejandro Amenábar (2001)

Alejandro Amenábar profite d’un hommage au cinéma américain des années 50 et à l’épouvante victorienne pour réaliser l’un des plus beaux films de maison hantée jamais vus sur grand écran. Tout est là : grande maison plongée dans un brouillard perpétuel, serviteurs peu engageants, bruits étranges et même piano qui joue tout seul… Le cinéaste espagnol déballe tout l’attirail du genre pour mieux le détourner lors d’un final au twist aussi bourrin que subtilement amené. A une imagerie funèbre et mélancolique répond également une Nicole Kidman époustouflante et faisant presque oublier un rythme un peu plat. On flippe, mais avec une certaine élégance…

9. Ju-On: The Grudge de Takashi Shimizu (2002)

Troisième film de la série des Ju-On et premier à passer par la case cinéma, The Grudge est probablement l’un des films les plus flippants jamais réalisés. A l’opposé d’un Hideo Nakata (The Ring), beaucoup plus minimaliste dans ses effets, la J-Horror de Shimizu profite d’une structure narrative multipliant les histoires parallèles pour aligner une apparition toutes les dix minutes et arrive à faire déguerpir des salles les spectateurs les plus sensibles. Ses armes ? Un enfant revenant peint en bleu et poussant des cris de chats, un spectre à la démarche désarticulée, des cheveux, plein de cheveux, apparaissant un peu n’importe comment et une maison au passif tragique et sur laquelle plane une malédiction n’épargnant personne.

10. Deux Soeurs de Kim Jee-Woon (2003)

Le futur réalisateur de J’ai Rencontré le Diable profite d’un écrin “maison hantée” à l’esthétique ultra-léchée pour mieux détourner les attentes des spectateurs (venus en gros pour un film post-Ring) et livre un drame complexe et à la structure schizophrène portée par des interprétations éblouissantes. Du jamais vu même si un peu trop long…

11. Saint Ange de Pascal Laugier (2003)

Une tentative de “genre à la française” aux prétentions ronflantes (la critique parle de 2001, de trip mystique et métaphysique, pourquoi pas ?) transformées en promesses non-tenues, le film préférant les tableaux bien lourds de sens au minimum syndical de scénario. Virginie Ledoyen (régulièrement à côté de la plaque) et Lou Doillon errent dans un orphelinat désaffecté et Pascal Laugier en profite pour dévoiler les gimmicks qu’il réutilisera dans Martyr (apparemment double maléfique de Saint Ange) et The Secret : “héroïne” ambiguë voire complètement schizo, présence d’un passage sous-terrain menant à une autre réalité ( traditionnel hommage à Alice au pays des Merveilles) et dénouement twisté nous mettant l’eau à la bouche (ce final presque sci-fi !) pour en définitive aligner platement quelques références ostentatoires pour cinéphiles  et ex-journalistes de Starfix, genre Lucio Fulci

12. Darkness (2003) et Fragile (2005) de Jaume Balaguero 

Dans Darkness et sur fond de teuf d’accueil de l’Antéchrist, Balaguero exploite quelques ficelles du genre : la maison fut le théâtre d’un drame, l’électricité déconne, les ombres sont joueuses, les murs semblent parler et le père de famille va bientôt péter un câble. Le rythme très lent du film et son final quelque-peu frustrant (même si ultra-dark !) nous font préférer Fragile, du même réalisateur et projetant Ally McBeal dans un hôpital pour enfants bientôt fermé pour insalubrité. Manque de bol : un fantôme – au look original – squatte le deuxième étage et les enfants sont les premiers à morfler…

13. L’Orphelinat de Juan Antonio Bayona (2007)

Produit par Guillermo Del Toro, multi-primé et encensé par la critique selon un réflexe quelque-peu moutonnier il faut l’avouer avec du recul, L’Orphelinat recycle allègrement les classiques du genre sans pour autant vraiment chercher à terrifier son audience. Reste un film grand public sympathique même si sans surprise pour les fans de genre et porté tout entier par l’interprétation impressionnante de Belén Rueda en mère au bord de la rupture et incapable de faire le deuil de son fils.

14. Insidious de James Wan (2010)

Après avoir tâté de la maison hantée au détour d’un passage réussi de son Dead Silence, James Wan passe à la vitesse supérieure avec Insidious, version sous stéroïde de Poltergeist. Une interprétation généreuse en effets horrifiques, cela même si Wan devrait arrêter les spectres lookés comme dans un clip émo des années 2000. Pour se ratrapper, le réalisateur ose la mise en image de ce fameux monde aux confins du surnaturel dans lequel un père de famille va courageusement aller chercher son môme, quitte à croiser au passage un clone luciférien de Darth Maul et une mamie aussi possessive que peu commode.

15. The Woman In Black de James Watkins (2012)

Porté par l’interprétation réellement habitée d’un Daniel Radcliff alors en pleine cure de dé-HarryPotter-isation, La Dame En Noir recycle du vieux (en gros, le romantisme ténébreux des films de la Hammer, qui tentait ici son comeback) de manière assez classieuse et on se prend à sursauter régulièrement entre deux atmosphères brumeuses et sur un scénario s’attaquant joyeusement aux enfants.

The Conjuring est donc le descendant d’une longue lignée de films exploitant tous finalement à peu près les mêmes ressorts dramatiques : le traumatisme du chez-soi aliéné par un corps/esprit étranger, celui de la maison, voire carrément de la cellule familiale, n’assurant plus sa fonction protectrice (et figure prolongée d’un certain échec parental), la peur de ce qui se trame dans l’obscurité, le poids d’un passé toujours resurgissant…  Un socle d’angoisses et de névroses profondément réalistes et transcendées par l’incursion du paranormal. Une mécanique psychanalytique de l’extrême à l’issue, on aura pu le remarquer, souvent tragique.

Lire la partie 1

Dossier par Alex B

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