La Nuit de la Peur 2012 : on y était !

La Nuit de la Peur 2012 : on y était !

Le jeudi 30 août dernier, au cinéma L’Arlequin à Paris, s’est tenue la quatrième édition de La Nuit de la Peur. Une soirée organisée par Orange Cinéma Séries. Au programme, une nuit entière de films d’horreur, de thrillers et de films de genre avec la venue exceptionnelle de William Friedkin, le père du monument qu’est L’Exorciste.

19h28

J’arrive donc devant L’Arlequin. Sur le programme, la soirée débutait à 19h30, un peu anxieux de trouver déjà énormément de monde, je donne mon nom et pénètre dans la salle principale, au sous-sol où m’attendent buffet et boissons à volonté. Je suis étonné de voir que, finalement, le lieu n’est pas si bondé que cela, et je le suis d’autant plus lorsque, à peine arrivé, je vois passer à côté de moi William Friedkin, tout à fait décontracté, personne ne semblant l’avoir vraiment reconnu. Après une vingtaine de minutes, un attroupement de photographes, journalistes et autres spectateurs commence à se former autour du « maître de l’horreur ». Mais cela ne dure pas, les portes du cinéma ne tardent pas à s’ouvrir.

20h09

La présentation de William Friedkin pour la diffusion de L’Exorciste peut débuter. Voilà 40 ans qu’il a tourné ce chef d’œuvre de l’horreur, et pourtant –que la honte s’abatte sur moi- je ne l’ai jamais vu. Je suis donc curieux et impatient de découvrir ce film, et encore plus de savoir ce que William Friedkin a à raconter sur son œuvre. Il semble très en forme, tout à fait heureux d’être parmi nous, il enchaîne les réflexions humoristiques, toujours avec une grande classe. Le maître sait toutefois installer une ambiance particulière, qui mêle à la fois l’angoisse et l’impatience de voir le film, en insistant sur la véracité du fait réel dont est tiré L’Exorciste. Il nous livre des anecdotes, des détails, répond aux questions du public et finalement, cette présentation penche davantage en discussion qu’en discours pompeux. On aurait pu croire qu’il profiterait de l’occasion pour faire la promotion de Killer Joe, son dernier film, mais pas du tout, il esquive même la question lorsque qu’un spectateur lui demande de nous dire un mot à ce propos. Au final, une heure de discussion passionnante avec William Friedkin. Ma soirée est déjà faite.

21h05

La projection de L’Exorciste peut enfin débuter. Que dire sur ce film qui n’a pas déjà été dit ? Je pourrai commencer par le fait que je ne m’attendais pas à une aussi bonne réalisation. La première partie du film, avant que le démon ne prenne totalement possession de la jeune Regan est admirable. Le diable s’immisce aussi bien dans le corps de cette dernière que dans le film lui-même. Friedkin laisse certains espaces vides aussi bien sonores que visuels dans lesquels semble se glisser le mauvais esprit. Les travellings, les inserts extrêmement rapides des visions du démon Pazuzu indiquent une présence. Et c’est cette présence, tapie dans chaque recoin du film qui est effrayante. Preuve en est que l’on sursaute davantage avec une sonnerie de téléphone qu’avec le mauvais maquillage de Regan possédée. Bref, j’ai enfin compris pourquoi ce film est resté dans l’histoire du cinéma, et ce n’est pas seulement à cause de l’indignation et du tapage médiatique qu’il a entraîné.

23h50

Les deux jeunes réalisateurs du film suivant viennent nous présenter leur premier long métrage, Amer. Selon eux, Amer est directement inspiré du cinéma italien des années 60, des films qu’on appelle les gialli, entre le film d’horreur, le film policier et le film érotique.

00h13

La projection peut commencer. Amer raconte trois moments de la vie d’une femme. Trois traumatismes, trois épisodes marquants. Enfance, adolescence, âge adulte, le film est découpé en trois parties bien distinctes, ce sont presque trois courts-métrages mis bout à bout. Le rendu final est extrêmement esthétique (parfois trop), les réalisateurs n’hésitent pas à utiliser des effets de lumière ou de caméra. Cette concentration sur la forme nous livre un film à la limite de l’expérimental, presque muet mais toujours très référencé. Et si on peut regretter quelques maladresses inhérentes à un premier film, on doit reconnaître que Amer reste très original au milieu de toute la production d’aujourd’hui.

02h06

L’Arlequin est presque désert au début du film suivant, The Woman. Il ne reste plus qu’une petite vingtaine de personnes dans le cinéma. Et je pense qu’il aurait mieux fallu que je prenne exemple sur eux. The Woman raconte l’histoire d’une femme sauvage, vivant dans les bois. Elle se fait capturer par un père d’une famille d’américains moyens qui décide de l’éduquer et de lui faire découvrir la culture. Un film plutôt manichéen, rythmé par de mauvais morceaux de pop rock, avec une pointe de cannibalisme. Les personnages sont clichés au possible et le scénario n’a rien de très surprenant. Dommage.

03h51

Nous ne sommes plus qu’une dizaine de spectateurs pour le dernier film. Une comédie pour détendre tout le monde. Dead Heads n’est pas un film de zombies exceptionnel et n’est pas toujours drôle mais la petite nouveauté c’est le fait de voir le film du côté des zombies. En effet, les deux héros sont devenus morts-vivants suite à une erreur scientifique. Mis à part ce point de vue inhabituel, on préférera largement un Shaun Of The Dead dans la même catégorie.

5h18

Au final, une soirée plutôt variée avec du bon et du moins bon mais surtout avec la venue marquante de William Friedkin qui se suffit à elle seule pour considérer cette quatrième édition de La Nuit de La Peur comme réussie.

Pablo Albandea

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