L’histoire : Carole, jeune infirmière, est membre d’une équipe humanitaire dont la mission en Europe de l’Est touche à sa fin. C’est alors que la jeune femme et ses deux co-équipiers sont brutalement kidnappés par des étrangers aux motivations inconnues. Retenus captifs, soignés et maintenus en vie dans un lieu oppressant et sinistre, les trois prisonniers vont bientôt découvrir avec horreur les réelles intentions de leurs ravisseurs…
Avec la quantité de films de genre français qui s’apprêtent à sortir avant la fin de l’année, on voit se profiler une nouvelle vague de réalisateurs après les Xavier Gans, Pascal laugier, Fabrice DuVeltz… Cette néo-génération espère réussir là où ses ainés n’ont pas toujours réussi : si certains de leurs films ont rencontré un succès retentissant à l’étranger, le succès en France se fait encore attendre malgré quelques bons films. Ils tentent ainsi que sortir de ce carcan de l’hommage perpétuel et commencent à se rendre compte que les excuses du “on a pas assez de budget” ou encore ” les distributeurs ne nous font pas confiance” ne tiennent pas vraiment la route. Yann Gozlan marque un point avec ce premier film car Captifs, même si il ne surprend jamais, satisfait son audience par sa simplicité, sa sobritété et son efficacité.
Le scénario, basique et déja vu, est purement assumé selon les mots même du réalisateur qui est pleinement conscient que son film reste un survival on ne peut plus classique. Le pays étranger encore rongé par les conséquences de ces décennies passées de guerre, les personnages solides et combatifs, la fameuse mauvaise route qui pourrait constituer un sous-genre à elle toute seule ( Détour Mortel entre autre ) sont autant d’écueils qui ne laissent pourtant pas le spectateur froid devant ce film, la curiosité prenant le dessus au début du film : on se demande comment, avec une histoire sans surprise dont on devine déja les rebondissements, le réalisateur va-t-il s’en sortir. Car c’est grâce à une réalisation presque parfaite que Captifs suscite tout notre intérêt : une photographie à la fois simple, épurée et sans fioriture qui apparait pourtant toute en complexité dans les lumières et les ombres qui sont toutes deux si bien mises en valeur. C’est cette sobriété qui reste en tête à la sortie de la salle de cinéma ; la succession de plans serrés au début du métrage puis avec une alternance de plans larges permet de donner un certain rythme au film et de garder le suspens intacte même au bout d’une demie-heure de captivité dans une cellule.
Côté interprétation, c’est Zoé Felix qui étonne le plus tant elle réussit à interpréter une jeune femme au bord du précipice mais qui parvient malgré tout à trouver les ressources en elle pour survivre. Encore une fois, pas original, mais rudement bien mené. Arié Elmaleh, est aussi au rendez-vous malgré un petit moins niveau interprétation, mais tout cela reste malgré tout crédible.
Pour résumer, on est en terrain connu mais c’est tellement bon de voir qu’un réalisateur français parvient enfin à faire un Survival classique et bien mené que sa suffit à notre bonheur. Yann Gozlan est donc un mec à suivre. Captifs sort au cinéma le 6 Octobre prochain.
Encouragée par les très bons bruits que j’avais eus de l’Etrange Festival sur ce film, j’ai couru le voir ce matin et effectivement, il mérite tout le bien qu’on dit de lui. Aucun temps mort. Une tension palpable et soutenue qui progresse jusqu’à la fin particulièrement réussie. L’image est belle. Le son subjectif est une des très bonnes trouvailles de ce film. Zoé Felix est magnifiquement filmée avec une vraie présence physique. Bref courez-y!