À Hong Kong, le système de classification du cinéma est divisé en 4: catégorie 1, 2A, 2B, et le mythique categorie 3, équivalent à notre – de 18 ans. Une classification qui va devenir un genre de film à part entière, les cinéastes n’ayant aucune limite, tout juste l’interdiction de contenu sexuel explicite. Foyer de la contestation, de la peur et du refus de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, et y voyant un moyen de d’exorciser le démon de toute une population avant la date fatidique du 1er juillet 1997( également évoqué dans des productions plus mainstream avec plus ou moins de tact), les réalisateurs vont logiquement péter un cable et se lancer dans des métrages trash à forte tendance politique (ne pouvant pas nous attarder sur ce sujet passionant, sachez qu’il existe un livre , categorie 3: sexe, sang et politique à Hong Kong de Julien Seveon, qui revient sur ce phénomène. Un livre indispensable que nous vous recommandons fortement. Sachez également que des titres estampillé cat.3 sont sorti en France, dont le film dont il est question ici).
Herman Yau est l’un des représentants les plus connu de ce mouvement, réalisateur du cultissime The untold story en 1993 , et de sa suite spirituelle/remake Ebola Syndrome en 1996. Psychopathe exilé en Afrique du Sud suite à un triple meurtre, Kai, employé dans un restaurant Chinois, contracte le virus Ebola après avoir violé une Africaine mourante. Seulement, Kai devient porteur sein du virus, c’est après avoir assassiné son patron et sa femme, et avoir donnés à manger aux clients du restaurant, déclenchant ainsi une épidémie du virus Ebola, qu’il décide de revenir à Hong Kong. Àpres un Untold Story froid, serieux comme un pape doublé d’une charge anti-flic à peine caché, Herman Yau récidive dans le trash et rien ne vous sera épargné : viols, meurtes, urophilie, infanticide, autopsies gerbantes et conséquences révulsante du virus ébola sur les personnes contaminées, non sans un certain humour, donnant un brin de legerté à un film qui en a clairement besoin au vu des scènes plus ou moins corsées qui vous attendent.
Mais la principale attraction de Ebola syndrome est sans conteste son acteur principale: Anthony Wong. Enfant terrible du cinéma Hongkongais, avec plus de 200 films à son actif, il a touché à tout les genres, du micro budget jusqu’au Blockbuster Americain, il fait de Kai l’une des ( si ce n’est LA) saloperie les plus folle vue sur un écran. Littéralement possédé par son rôle, Wong fait de son personnage un homme qui n’inspire à rien d’autre que le dégout chez le spectateur. Si pour son réalisateur, le film parle de la lutte des classes ( on cherche encore, rien ne transparait sur ce thème), selon votre estomac, il peut être perçu de bien des manières : une oeuvre temoignant de l’urgence de mesures sanitaires dans le monde, comédie trash, film fou issue d’une époque révolue, métrage à la liberté insolante, libre à chacun d’apprécier Ebola Syndrome comme il l’entend, mais il ne laissera personne indiférent.