Halloween, 20 ans après

Halloween, 20 ans après (1998)

  • Titre original: Halloween H20: 20 Years Later
  • 1 h 26 min | Horreur, Thriller | 5 août 1998
    Note
    5/10
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    Vingt ans ont passé depuis le drame de Halloween, La Nuit des masques. Laurie Strode tente péniblement d'oublier le passé. Devenue directrice du college privé d'une petite ville, elle mène une vie tranquille auprès de son fils de dix-sept ans et de son compagnon. Pourtant Mike Myers continue à hanter ses nuits. A la veille d'Halloween, elle se dispute violemment avec son fils qui veut participer à la fête. Finalement elle le convainc de rester au collège et de fêter Halloween en petit comité. Tout ce petit monde ignore que Mike Myers a recommencé à assassiner.

    En 1998, avec le retour sur le devant de la scène des slashers grâce à Scream 1 et 2 (Wes Craven, 1996 et 1997), les frères Weinstein (producteurs) et Kevin Williamson (scénariste des Scream) en profitent pour fêter les 20 ans de la franchise à l’origine du genre : Halloween.

    Après une trilogie formée par Halloween 4, 5 et 6 ayant pour protagonistes récurrents le Docteur Loomis (Donald Pleasance), la fille de Laurie Strode (Danielle Harris dans 4 et 5), H20 met de côté ces films sans y faire référence et promet de reprendre le duel entre Jamie Lee Curtis/Laurie Strode et le tueur au masque blanc, intrigue laissée sur le feu à la fin de Halloween II (Rick Rosenthal, 1981).

    Donald Pleasance étant décédé peu de temps après le tournage d’Halloween 6, ce nouvel opus s’ouvre sur Michael Myers ayant suivi l’infirmière du docteur Loomis (mort il y a peu dans l’intrigue) chez lui. Il y récupère les informations nécessaire pour remonter la piste jusqu’à sa sœur qui se cache depuis 20 ans. Il est révélé que le personnage de Laurie Strode suite aux événements survenus pendant les jours d’Halloween en 1978 a disparu, a fait croire à sa mort, et est partie vivre en Californie sous le faux nom de Keri Tate (qui résonne comme Sharon Tate, la compagne de Roman Polanski tuée par Charles Manson). Elle est divorcée, portée sur l’alcool, et vit avec son fils John (Josh Hartnett pour la première fois à l’écran), 17 ans (le même âge qu’elle lors de sa rencontre avec Myers), en tant que proviseur d’un lycée huppé.

    Steve Miner (réalisateur des second et troisième opus de la franchise Vendredi 13) renoue avec un Michael Myers qui n’a jamais aussi bien porté le surnom de « The Shape » depuis l’original. En effet, loin d’un tueur brutal aux meurtres gratuits et graphiques comme dans certaines suites, Myers a ici, comme dans le film de John Carpenter, un but et ne tue pas spécialement tout le monde sur son passage. Il veut parfois ne pas attirer l’attention afin de poursuivre sa quête, ce qui semble logique.

    Le retour à l’essence se fait également par le fait que Myers n’est vu à l’écran qu’avec son classique couteau pour arme (le personnage de Jimmy, Joseph Gordon Lewitt, est tué par un patin à glace mais le meurtre n’est pas montré). L’influence de Scream et Williamson est indissociable de l’époque et de ce film. En effet lors de la scène d’ouverture avec l’infirmière, Myers semble un peu plus pataud qu’à l’habitude et il est difficile de ne pas y voir le tueur parodique et humain des Scream.

    Les références métafilmiques chères à Williamson sont également présentes. Il y a le personnage de la doyenne du lycée, Norma, interprétée par Janet Leigh, mère de Jamie Lee Curtis, iconisée par la scène de la douche dans le Psychose d’Alfred Hichcock (1960). Afin d’expliciter la référence, le nom de son personnage évoque évidemment Norman Bates et John Ottman à la musique reprend quelques notes du score de Psychose de Bernard Hermann lorsque Norma s’en va avec une voiture similaire à celle du film de 1960.

    La méta-référence qui pose le plus problème est sans conteste le fait que Molly (Michelle Williams) et sa copine regardent Scream 2. La saga Scream évoquant diégétiquement le film Halloween comme référence. L’analyse pourrait alors se confondre à l’histoire de l’œuf et de la poule ! Le film reprend des éléments de l’original en les intégrant à son contexte. Il y a notamment la scène de la salle de classe et l’apparition de Myers à travers la fenêtre. Cette fois ci, le surcadrage est décuplé et il est derrière une porte avec des barreaux, évoquant l’aspect prison de ce que va devenir l’école dans la suite du film. Le cours donné par Laurie Strode à ce moment là sur Frankenstein et la relation créateur/créature est bien sûr là pour souligner sa propre relation avec son frère.

    Image du film "Halloween, 20 ans après"

    © 1998 Dimension Films − Tous droits réservés.

    H20 par sa durée efficace, moins d’une heure vingt, enchaîne les séquences sans temps mort, alternant la traque de Myers et les difficultés de Laurie à vivre avec son fardeau à cette époque de l’année. Bien que l’affrontement attendu entre les deux personnages soit satisfaisant, il est difficile de ne pas se dire qu’il manque quelque chose lorsque le générique final commence. Le résultat est un produit bâtard entre l’hommage au slasher des eighties et l’époque moins sérieuse dont il est issu (le personnage de LL Cool J et ses écrits à l’eau de rose en est un exemple parfait). Le principal défaut réside peut-être dans le manque d’une mise en scène qui aurait gagné à être plus posée avec des plans plus longs, ce qui aurait à la fois souligné l’hommage à Carpenter et fait naître sans aucun doute davantage de tension.

    Par Pierrick Lafond.

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