I See You

I See You (2019)

Note
7/10
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Justin Whitter, 10 ans, disparaît alors qu'il faisait du vélo dans un parc. L'inspecteur de police Greg Harper en charge de l'affaire découvre de nombreuses similitudes avec de précédents cas d'enlèvements d'enfants dans la région. Au même moment, son épouse Jackie et leur fils Connor font face à des phénomènes étranges et inhabituels dans leur maison : vaisselle qui disparaît, télévision qui s'allume toute seule... Rien qui ne les inquiète vraiment, et pourtant...

« I See You » est un film réalisé par Adam Randall, sorti fin 2019 aux États-Unis il a été projeté cet été en France lors des « Vendredis de l’Horreur » organisés par les cinémas Pathé Gaumont. On peut également le retrouver sur la plateforme Amazon Prime Video. L’intérêt principal du film repose sur son scénario et sur la façon dont Adam Randall va réussir ou non à le mettre en scène. Pour cela il va découper le récit et la narration en trois parties plus ou moins distinctes afin d’emmener le spectateur où il le souhaite et pour pouvoir jouer d’un twist final intéressant.

Image du film "I See You"

© 2019 Head Gear Films − Tous droits réservés.

La première partie s’inscrit sous le thème du mystère, on ne sait pas si on a affaire à une présence surnaturelle ou à quelque chose d’autre. Le doute s’installe chez le spectateur dès les premières secondes lors desquelles un enfant, Justin Whitter, se fait éjecter de son vélo par quelque chose d’invisible lors d’une balade en forêt. L’enlèvement de ce même enfant sera la trame de fond du film.

On se retrouve alors au cœur d’une famille américaine tout à fait classique, les Harper, qui vivent dans une grande et belle maison. Cette famille est de composée de Connor (Judah Lewis) et de ses parents Jackie (Helen Hunt) et Greg (Jon Tenney). Jackie est psychiatre, Greg quant à lui travaille dans la police et est en charge de l’enquête autour de l’enlèvement du jeune Whitter. Au cours de cette première partie des phénomènes étranges se succèdent à l’intérieur de la maison. Des couverts et des photos qui disparaissent, une télévision qui s’allume toute seule. Tous ces phénomènes peuvent faire penser à un film d’horreur classique, où l’on retrouve une famille hantée par une présence surnaturelle malfaisante. En dehors de la maison, nous suivons Greg qui mène l’enquête liée à la disparition de Justin, la piste de l’imitateur d’un tueur en série célèbre de la région est privilégiée. Les événements qui interviennent dans cette première partie s’enchaînent anormalement vite afin de répondre aux besoins du scénario ce qui laisse très peu de place pour le développement des personnages ou de l’intrigue policière et une sensation d’inachevée.

On glisse donc assez rapidement vers la seconde partie qui propose un point de vue totalement différent. Au niveau chronologique nous sommes de retour au début du film. Nous suivons désormais Mindy (Libe Barer) et Alec (Owen Teague), deux jeunes qui font du « phrogging » (lorsque des personnes vivent chez d’autres personnes sans qu’ils s’en aperçoivent) dans la maison des Harper. Mindy est une adepte du phrogging, elle suit scrupuleusement les règles de cette pratique. Alec quant à lui, a l’air bien décidé à terroriser les Harper. On assiste à une toute autre vision de la maison, avec de nouveaux angles de vues. Cette deuxième partie permet d’éclaircir les différents mystères de la première. En effet, c’est Alec qui est à l’origine de tous ces étranges évènements et qui cherche à rendre fou les Harper. Cette seconde partie donne un réel intérêt au film, elle apporte une originalité nécessaire dans un film qui semblait jusque-là un peu trop banal. Mais Mindy et Alec vont être témoins d’un évènement auquel ils ne s’attendaient pas. Ce qui va totalement renverser l’histoire et nous faire basculer vers le dénouement final qui recoupe tous les éléments vus précédemment dans le film.

Nous ne nous attarderons pas sur ce dénouement final, cela n’aurait aucun intérêt pour les personnes n’ayant pas vu le film. Le dénouement final peut donc être vu comme l’intérêt principal du film, ce que certains pourraient évidemment regretter. On peut reprocher au film d’être construit uniquement pour répondre à ce scénario particulier et de ne pas vraiment développer ses personnages ou l’enquête policière. La représentation des acteurs est assez hétérogène, certains sont vraiment convaincants alors que d’autres peuvent parfois nous sortir du film l’espace de quelques secondes. L’histoire reste cependant très bien ficelée et la mise en scène convaincante. Dès la seconde partie, on se laisse pleinement captiver par le film, qui pourtant ne semble pas très prometteur avant cela. Adam Randall réussit pleinement à utiliser ce scénario particulier, ce qui créer un film vraiment original qui nous laisse finalement sur un sentiment très positif.

Par Hugues Porquier

 

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