Insensibles

Insensibles (2012)

Note
4/10
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A la veille de la guerre civile espagnole, un groupe d’enfants insensibles à la douleur est interné dans un hôpital au cœur des Pyrénées. De nos jours, David Martel, brillant neurochirurgien, doit retrouver ses parents biologiques pour procéder à une greffe indispensable à sa survie. Dans cette quête vitale, il va ranimer les fantômes de son pays et se confronter au funeste destin des enfants insensibles.

À la veille de la guerre civile espagnole, un groupe d’enfants insensibles à la douleur est interné dans un hôpital au cœur des Pyrénées. De nos jours, David Martel, brillant neurochirurgien, doit retrouver ses parents biologiques pour procéder à une greffe indispensable à sa survie. Dans cette quête vitale, il va ranimer les fantômes de son pays et se confronter au funeste destin des enfants insensibles.

Peut-on se construire durablement sur le mensonge ? Peut-on vivre en ignorant son passé ? Voilà l’enjeu d’Insensibles que certains annoncent déjà comme LE film fantastique de cette fin d’année. Mais pour nous autres, grands fans de films d’horreur devant l’éternel, la question est : vaut-il vraiment le détour ?

Sur le papier, Insensibles a presque tout bon. Des enfants qui ne ressentent pas la douleur à la merci de scientifiques dont les connaissances s’avèrent aussi moyenâgeuses que leur éthique. Ça sent le scénario sans pitié et la grosse claque finale. Sauf que dans les faits, le premier long-métrage de Juan Carlos Medina manque un peu de mordant et franchement d’hémoglobine. La terreur est là, tout historique et politique, mais voilà… Il n’y a ni surprise, ni grands frissons. Le fantastique est un moyen de dénoncer un passé sombre qu’on souhaite occulter. L’Histoire, la vraie, est évidemment plus horrible que tout ce qu’on peut imaginer. Car l’homme, nous le savons, est son pire ennemi.

Mais alors, qu’est-ce qui cloche ? Disons que le message qui consiste à dire « si on ne connaît pas son passé, on meurt » est un peu cul-cul la praline. Merci, on sait. C’est désuet et naïf. La narration manque également d’originalité : un héros sacrificiel, personnifiant une génération condamnée car ignorante. Un homme en quête identitaire pour sauver sa vie emmène le spectateur sur les traces d’un passé sombre. On revit les époques les plus noires de l’Espagne – c’est un bon cours de civilisation. Le père adoptif du héros représente l’ancienne génération qui a tué, dans l’œuf, la suivante. Heureusement, le héros prend conscience de la nécessité de connaître le passé, évite de commettre les mêmes erreurs que ses aînés pour donner une chance aux héritiers, lesquels ne sont pas au mieux de leur forme puisque représentés par un enfant né prématurément et orphelin de mère. Le tableau est évidemment très sombre, il n’y a pas de fin heureuse possible. La cruauté succède à l’incompréhension, l’homme crée des monstres là où il n’y avait qu’amour… Plouf, plouf ! Ça tombe un peu à l’eau.

Sincère, le réalisateur  a bien quelque chose à dire, mais même si le propos est fort, le fond du discours est poussiéreux. De plus, Medina ne sait pas quoi faire de l’espoir. On sent qu’il hésite entre un avenir impossible et une lueur de vie. On aurait préféré qu’il tranche et ça aurait été encore mieux qu’il le fasse dans le pessimisme. Qu’il renonce une fois pour toute à une humanité qui ne mérite, en réalité, aucune seconde chance. Attention, cela ne veut pas dire que c’est un raté, car même si le message est naïf, on peut quand même reconnaître à Insensibles une volonté « politique ». Mais, indéniablement, les fans de films d’horreur seront déçus. Il s’agit plus d’un conte un peu glauque et franchement triste que d’un vrai film de genre.

Alors oui, cette œuvre peut paraître difficile car on touche à des enfants (et à de gentilles bonnes sœurs), certaines âmes sensibles pourront éventuellement trouver cela « insoutenable », mais Insensibles reste grand public. Il est bien pensant voire complaisant et la claque annoncée n’est pas du tout au rendez-vous. Ce n’est ni un mauvais film, ni un film d’horreur. Il s’adresse à ceux qui ont aimé L’Orphelinat et le Labyrinthe de Pan. Vous pouvez éventuellement y aller avec votre mémé, elle trouvera ça flippant mais « très beau ».

Adèle

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