La Cabane dans les bois

Les fans de Joss Whedon l’attendaient depuis 2009, le premier film d’horreur avec la touche du créateur de Buffy, Angel et Dollhouse sort enfin France le 2 mai prochain, soit une semaine après The Avengers. De quoi ne pas rater son overdose Whedonesque. Une question se pose quand même, calmant un peu les ardeurs : cette Cabane Dans Les Bois dépasse t-elle les préjugés quant aux films produits, réalisés et scénarisés par des stars de la télé, aussi talentueux soient-ils ? Ce petit côté bourré d’idées ingénieuses limité à l’écran par le manque d’envergure cinématographique et une réalisation feuilletonesque ?

Une dure soirée de boulot s’apprête à commencer

Côté scénario, une très bonne surprise : c’est simple, on a rarement (voire jamais) vu scénario aussi ingénieux et original pour un film de genre. La Cabane Dans Les Bois réussit de bout en bout sa rencontre improbable entre Evil Dead et la série Dollhouse, ses scientifiques jouant gaiement avec la réalité et son ambiance de grand complot. Une bande de jeunes va en faire les frais au cours d’une soirée passée dans un chalet perdu dans la cambrousse. Alors que nos protagonistes commencent à se comporter comme de parfaits débiles de série B (les causes de ces changements d’attitudes étant souvent bien trouvées), une famille de « bouseux zombies sadiques » commence à les éradiquer un par un, cela jusqu’à ce que… En dire trop serait un crime. Car le rapport entre les étranges personnages, au look tout droit sorti de la NASA des 70’s, contemplant nos pauvres jeunes sur leurs écrans de contrôle, et le film d’horreur se déroulant devant leurs (nos) yeux aboutira à un final littéralement dantesque et improbable, poussant loin la réflexion sur le genre horrifique, ses origines et sa supposée « nécessité » sociale.

Sauvé par le bong!

Côté interprétation, on est là aussi encore un cran au-dessus de la majorité des productions horrifiques. Chris Hemsworth (Thor), Anna Hutchison, Jesse Williams… tous tiennent parfaitement des rôles finalement assez complexes puisqu’oscillant entre comédie et film de genre. C’est aussi un plaisir de retrouver Fran Kranz qui troque la blouse du génie naïf de Dollhouse pour la défroque du défoncé de service. Un personnage de « paria » muni d’un bong télescopique et qui est paradoxalement le seul à trouver étrange la tournure « clichée » de cette soirée.

Question mise en scène, Drew Godard, jusque-là cantonné au poste de scénariste sur Cloverfield et une poignée de Lost, s’en sort avec les honneurs. La mise en scène, toujours sur le fil ténu entre différents niveaux scénaristiques, scènes comiques et horrifiques, est ainsi étonnamment bien maîtrisée. La tension est souvent bien amenée et les scènes d’attaques sont efficaces quoiqu’un peu expéditives. Les débordements gores sont nombreux et culminent dans une conclusion littéralement en forme de best of du genre. On appréciera aussi les références discrètes à quelques « classiques » comme The Ring, The Strangers ou Land of the Dead… L’entourage technique du film est aussi pour beaucoup dans cette réussite. Ainsi quoi de mieux pour rendre « hommage » au genre que d’avoir dans son équipe Peter Deming, directeur de la photo d’Evil Dead 2?

la cabane dans les bois

Alors que la soirée bat son plein, il est temps de penser à l’after!

La Cabane Dans Les Bois est donc l’un des meilleurs films d’horreur de ces dernières années. Il se place aussi directement dans le top des films « méta », conscient des codes du genre et prêt à les manipuler pour arriver à une histoire tordue mais (enfin) originale. Un divertissement horrifique de luxe et ludique, dissection souvent tordante des passages obligés du genre « horreur forestière », cela jusqu’à un final chaotique et complétement jouissif qui en scotchera plus d’un. De quoi donner envie de vite retourner faire un petit tour dans la forêt de Godard et Whedon.

Critique par Alex B

BONUS :  Deux sympathiques posters alternatifs

10 plusieurs commentaires

  1. ce film est mortel avec beaucoup de sang ame sencible s’abstenir

  2. trop bien j’adore

  3. C’est une blague ? Ce film est nul à souhait , une histoire improbable avec des scenes improbables , mal jouées et idiotes pour finir j’ai vu les effets speciaux les moins bons de ma vie dans ce film ! 2,5/20

  4. Je suis bien d’accord avec toi ce film est nul , je ne comprend toujours pas comment j’ai tenu jusqu’à la fin…

  5. film très fun avec des emprunts sur des films des années 80 (evil dead, cabal, mondwest) on ne s’ennuit jamais. une veritable montagne russe de l’horreur. note : 4/5

  6. Ce film est nul, a chier, pourri et moisi. J’ai perdu 1h30 de ma vie et 6 euros 50 . Franchement l’histoire et déjà vue et revue, l’intrigue est dépassée, les personnages sont presque tous mal joués, mais le pire reste la fin.
    Je ne veux spoiler personne mais la fin est totalement incongrue et sans queue ni tête. Je le deconseille.

  7. Excellent film !!! J’ai bien rigolé…

  8. Quelqu’un c’est ou trouvais sont putain de bong télescopique *-* sa me fait rêve un truc aussi cool, un génie celui qui a eu l’idée !

  9. Comme le dit Anthon, j’ai cru à une blague au début… Ce film s’annonçait cool à ses débuts, bien que je ne sois pas fan des histoires de revenants ou autres. Trop de retournement de situation, dont un final bien pourris qui m’a littéralement dégoûté. Je le déconseille, c’est une pure perte de temps !

  10. Le loup en carton

    Je viens de le voir (j’avais évité à cause du titre qui m’inspirait rien, mais quand j’ai vu que Whedon était co-scénariste, j’ai pas su résister), et j’ai le sentiment que toutes les raisons que les commentateurs de cet article invoquent pour le critiquer (du stéréotype de la trame initiale au feu d’artifice décohérent final) sont très précisément les raisons pour lesquelles ce film a été créé et pour lesquelles il est appréciable.
    Car Whedon est un type fin. Il connaît son boulot, il connaît le public, il connaît les codes, et surtout il aime sortir des sentiers battus. Après, c’est au spectateur de se laisser entraîner dans ses fantaisies et de le suivre. Sinon, si on a pas compris à la fin du premier tiers du film que ce n’est pas un nanar d’horreur mais un film qui joue sur les codes du film d’horreur (à la frontière de la parodie, mais sans tomber dedans et c’est là que c’est finement conçu) alors oui, en effet je comprends que la pellicule passe mal.

    Nan, je déconne : je suis bien trop indulgent. La plupart des critiques sont nulles. Mal joué ? Ok, ça mérite pas un oscar, mais quand même. Vu et revu ? Non, juste non : ça c’est pas autre chose que de la bille crachée sur un film. Les pires effets spéciaux ? Ok, la moitié des bestioles finales ne m’a pas convaincu non plus, mais c’est pas non plus des masques en carton.
    Et en plus, vu que c’est un jeu avec les codes du genre, à quel point les jeux stéréotypés et le loup-garou en peluche ne sont pas voulus ?
    On a le droit de passer à côté d’un film, de pas aimer (y’en a plein des films encensés que je peux pas blairer), mais le descendre avec des arguments moisis comme ça, c’est simplement pathétique.

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