Luz (2019)

Quelle drôle de sensation aujourd’hui que de sortir d’une projection avec autant d’interrogations. Une chose est certaine, l’expérience présentée ici sera longtemps sujet à controverse et ne plaira clairement pas à tout le monde. Et c’est tant mieux ! Premier film du réalisateur allemand Tilman Singer qui, encore étudiant, en fit son projet de thèse de fin d’études, Luz est un véritable OFNI hommage au cinéma d’horreur européen des années 80. On suit l’histoire du personnage de Luz (excellente Luana Velis), conductrice de taxi qui, après un accident, se fait interroger sous hypnose par la police. Malheureusement, un démon que Luz aurait convoqué dans sa jeunesse décide de s’inviter à la fète.

En tant que film d’école, Luz offre une durée assez courte (1h10) mais il joui d’un véritable investissement de son auteur dont on sent l’amour des vieilles péloches de genre, stylisées et malaisantes, telles que Cronenberg avait l’habitude d’en produire dans les années 80. Le film fourmille de long plans fixes quasi muets à l’ambiance glauque (accentués par un rendu 16mm à l’ancienne du plus bel effet) qui happe le spectateur dans un véritable cauchemar quasi hypnotisant. On se retrouve fixé à son siège à se demander ce qui se passe, sans savoir s’il on apprécie l’expérience, ou pas. L’interprétation magistrale des acteurs et la musique participent grandement à l’immersion et, quelque soit le ressenti final, on ne ressort pas indemne d’un tel événement. Si film a été projeté dans divers festivals en 2018, comme la Berlinale et l’Etrange Festival, nous n’avons pour le moment aucune information concernant une sortie définitive en VOD ou autre mais on ne peut que vous inciter à tenter l’expérience dès que l’occasion s’en présentera. Vous aimerez ou vous détesterez mais une chose est sûre, ça ne vous laissera pas de marbre. Vous pouvez nous croire sur parole !

Par Mark Asensio