Shocker

Shocker (1989)

Note
6/10
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Horace Pinker, criminel particulièrement sanguinaire, est enfin retrouvé par la police, grâce aux rêves prémonitoires d'un jeune garçon. Condamné à la chaise électrique, Pinker attend sans angoisse l'exécution de sa peine. En effet, il sait pouvoir résister à une charge de 200.000 volts...

Trépassé sur la chaise électrique, un serial killer adepte de magie vaudou revient sous la forme d’un flux électrique pour persécuter le jeune homme responsable de son exécution.

S’il y a un film qu’il est de bon ton de descendre dans une filmographie de Wes Craven, pourtant bien chargée en navets mille fois plus irregardables, c’est bien ce Shocker sorti sur les écrans en 1989. Je ne sais pas, Wes Craven devait encore se la raconter dans les journaux de l’époque mais classer ce  film comme un banal slasher sans originalité est une injustice flagrante si l’on considère un minimum le genre slasher en général ou même celui plus large du film de croquemitaine. Il faudrait pour cela en avoir vu un minimum…

Image du film "Shocker"

© 1989 Universal Pictures − Tous droits réservés.

Peu courants en effet sont les slashers où sont exterminées dans les premières minutes la mère et la jolie copine 100% vertueuse du héros là où n’importe quel scénariste y verrait un climax de choix. Encore plus fort, Shocker procède ensuite à l’envers des standards du genre : l’identité du serial killer est levée dès le début par le jeune héros. Il s’agit d’Horace Pinker et son antre est dévoilée de fond en comble au bout de quinze minutes. Par la suite et dans une fuite en avant typique du cinéma des eighties, le tueur va se métamorphoser en super méchant avec une gradation dans ses pouvoirs divisant le film en plusieurs phases, voire plusieurs niveaux tant le procédé pourrait évoquer le jeu vidéo. Le jeune héros doit se fritter avec un boss de plus en plus fort à chaque étape. Pinker est tout d’abord bien réel avant d’être transformé en mort-vivant, en flux électrique et voleur de corps – sous influence Hidden – pour finir par s’incarner dans les ondes télévisuelles pour un final aussi psychédélique que jouissif, la baston entre les deux protagonistes passant d’émissions télé en plateaux de JT, transformant la petite lucarne en véritable ring de catch hertzien.

Image du film "Shocker"

© 1989 Universal Pictures − Tous droits réservés.

Après, reste le charme d’un film typique des années 80, avec un méchant gueulard qui en fait trois tonnes, le tout parsemé de scènes de bagarre bien too much et de poursuites interminables. Que la critique pisse-froide n’aime pas la BO hard rock eighties avec Megadeth qui reprend Alice Cooper, je suis désolé si elle n’a écouté que de l’eurodance ou des BO de Walt Disney dans sa jeunesse. Certes, le film a bien vieilli mais le charme reste indéniable, surtout que Shocker se révèle ultra-généreux en scènes sanglantes – avec un bodycount beaucoup plus élevé que la moyenne – et en rebondissements. Concernant la connexion psychique du héros avec le tueur: tout cela est certes complétement gratuit, pas assez fouillé, mais le scénario s’en sert pour faire avancer l’intrigue à 100 à l’heure. Le fantôme de sa copine zombie débarquant régulièrement pour donner les clés de l’intrigue permet de la même façon à Wes Craven de filmer des jolis plans à l’onirisme morbide.

Et puis niveau casting, cela reste du bonheur pour les geeks : Horace Pinker est interprété par ce bon vieux Mitch Pileggi, une tête bien connue des amateurs de série US et notamment de X-Files où il incarnait Skinner, le boss de Mulder et Scully. Quant à Peter Berg, l’acteur incarne ici un jeune espoir du football américain, cela près de deux décennies avant de produire la série « Friday Night Lights », mètre étalon de la représentation sur écran de ce sport et ses enjeux.

Image du film "Shocker"

© 1989 Universal Pictures − Tous droits réservés.

Côté réalisation Craven tente parfois des trucs un peu foireux à l’écran comme ces passages en caméra porté type CNN, cela même si ces effets restent cohérents avec la thématique télévisuelle omniprésente dans Shocker. On pourra par contre quand même lui reprocher de commencer dès 1984 à s’auto-citer : le générique du début est calqué sur celui du premier Freddy et montre Pinker en pleine préparation alors que certaines scènes de banlieue pavillonnaire nocturne semblent se dérouler sur la fameuse Elm Street. Mais difficile de lui en vouloir après avoir vu la scène la plus drôle et politiquement incorrecte du film (et peut-être de toute sa filmo) : possédée par Pinker, une gamine fringuée en barbie se met à jurer comme un charretier, crache sur une personne à terre et finit même par poursuivre le héros au volant d’un tractopelle !

Critique par Alex B

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