Tu aimes la campagne sous filtre Instagram, les films un peu contemplatifs, qui laissent le temps à l’ambiance de s’installer, le tout sur fond de musique indé américaine sélectionnée avec soin ? Tu aimes les zombies ? Si tu as répondu oui à ces deux questions, il y de fortes chances que tu apprécies The Battery, variation hipster et bucolique de Shaun of The Dead.
Salut les hipsters ! On a oublié la chemise à carreaux ?
Le film se déroule en rase campagne d’une Amérique en pleine apocalypse zombie et suit Ben et Mickey, deux anciens joueurs de baseball obligés de faire équipe et interprétés respectivement par le réalisateur et le producteur du film. La réception sur leur talkie-walkie d’un message qui ne leur était pas destiné va fragiliser l’entente entre nos deux survivants.
La réaction de l’un des personnages face à ce zombie est pour le moins… imprévisible.
Sur cette trame d’apparence simple, The Battery démontre encore que budget riquiqui et ambition peuvent faire bon ménage au sein d’une production horrifique. A l’opposé des DTV zombiesques cheaps et misant tout sur le gore, l’histoire n’utilise ici l’invasion zombie que comme une toile de fond. Les scènes gores et les zombies sont donc rares (hormis sur le final), le film s’attachant plus à suivre la relation se nouant entre ces deux protagonistes. A ce titre, l’originalité du film vient surtout du choix de ces personnages, très loin de la team habituelle d’archétypes censés résumer, à la Walking Dead, l’humanité entière à l’aube de son anéantissement. Là, ils sont deux mecs, issus d’à peu près le même milieu social, la différence entre eux étant écrite de manière plus subtile : Ben, barbu taciturne, a presque l’air de se plaire dans cette atmosphère apocalyptique où finalement les enjeux existentiels, réduits à la survie, paraissent d’un coup plus simple que tout le bordel d’avant. Mickey, lui, croit encore en un retour à la normale, les oreilles collées aux écouteurs de son discman pour éviter de se confronter au réel.
On est bien là !
Entre scènes marrantes, voire grivoises, et instants plus mélancoliques, le film navigue donc sur des territoires sensibles, où les airs de retour aux sources, à un certain Eden dépeint au travers de jolis plans de nature, le disputent à un fond plus dépressif. Plus fort, le film arrive même à transformer la contrainte budgétaire en vraie idée de mise en scène, à l’exemple de ce long plan fixe à l’intérieur d’une voiture aux vitres calfeutrées, empêchant ainsi l’un des protagonistes de voir ce qu’il se passe à l’extérieur. En appelant à notre imagination, le suspense en est encore plus étouffant. Bref, une première réalisation pour le moins épatante, Jeremy Gardner étant arrivé avec 6 000$ à tout simplement réaliser l’un des meilleurs films de zombie de ces dix dernières années…
Critique par Alex B
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