Pontypool : l'horreur, à la radio !

Pontypool : l’horreur, à la radio !

Encore une petite pépite que Films-horreur.com vous dévoile avant tout le monde ! Aujourd’hui, nous allons parler de Pontypool, un ovni horrifique que je vous propose de découvrir via la bande annonce. Mais d’abord, voici le pitch : Un matin de Saint-Valentin, dans la petite ville de Pontypool, au centre de l’Ontario. Grant Mazzy, morning-man torontois en disgrâce, anime comme tous les matins son émission dans une radio pépère. Mais ce jour-là, quelque chose cloche dehors. De soudaines irruptions de violence viennent troubler le calme de la petite communauté de Pontypool. D’abord, des chasseurs s’entretuent à la carabine. Puis, un cabinet de médecin est pris d’assaut par un groupe d’individus en colère. Surtout, il semblerait que certains villageois se déplacent en meutes, se jetant sans pitié sur ceux qu’ils trouvent sur leur passage. Tout cela, Grant Mazzy l’apprend de ses auditeurs alors que la matinée suit son cours et que l’étau se resserre autour de sa station.

Pontypool de Bruce MacDonald est peut-être le meilleur film de zombies depuis 28 Days Later. Rencontre avec Tony Burgess qui en a signé le scénario, une adaptation de son roman paru en 1998.

Pontypool est un film de zombies philologique. Si dans 28 Days Later un virus provenant de singes enragés transforme les Londoniens en bêtes féroces, et quand dans Army (et Dawn)of the Dead ce sont les morts qui reviennent à la vie pour chasser les vivants, dans Pontypool, c’est de la langue anglaise que vient le mal.

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“Pour qu’il soit efficace, un film de ce genre doit apporter trois nouveautés jamais vues à l’écran à ces zombies: une nouvelle manière, pour les monstres, d’attaquer, un comportement zombiesque original, une nouvelle façon de mourir”, explique Tony Burgess, scénariste de cette adaptation de son roman Pontypool Changes Everything, adapté ici à l’écran par Bruce MacDonald .

“Je voulais trouver une idée sur laquelle il est impossible de théoriser, quelque chose de scientifiquement absurde qui laisse le lecteur/spectateur dans un état d’incompréhension, de surprise, qui serait assez proche de ce que ressentirait une personne infectée par le virus. D’ailleurs, dans le film, nous ne donnons pas vraiment d’explications scientifiques sur son développement. Dans le livre, un de mes personnages émet l’hypothèse qu’il aurait été introduit par Marcel Duchamp. Mais nous n’en savons pas plus.”

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C’est en s’intéressant à la pensée de Petrus Ramus et John Dee, deux savants de la fin du Moyen Âge qui étudiaient l’impact des mots sur le comportement et la mémoire, ajoutant à leurs analyses des éléments d’alchimie, de divination et de philosophie hermétique, que l’idée d’un langage contaminé est venue à Tony Burgess: “J’ai alors commencé à réfléchir à la dimension occulte que l’on donne aux mots, comme s’il s’agissait d’objets magiques. À une époque, je travaillais pour un service de voyance téléphonique et j’étais fasciné par l’impact que certains mots-clés pouvaient avoir sur le comportement et les émotions des gens qui m’appelaient.” Si le livre de Burgess est une épopée complexe, relatant les mésaventures d’une douzaine de personnages, le film de Bruce MacDonald est un huis clos intimiste: “Cela fait dix ans que je travaille sur le scénario avec Bruce MacDonald; nous avons imaginé une douzaine de scénarios possibles. Et puis, pour des raisons de budget, nous avons décidé de placer l’action dans le studio d’une station de radio, de mettre en vedette un animateur qui recevrait des bribes chaotiques d’information et qui tenterait de rapporter à ses auditeurs, pour ainsi dire à l’aveugle, ce qui se passe autour de lui. Le film se déroule en temps réel, ce qui, j’espère, le rend d’autant plus terrifiant.”

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Selon les premiers échos, Bruce MacDonald signe ici l’un des films d’horreur les plus originaux des 10 dernières années. Un film d’une efficacité rare, appuyée par une économie de moyens qui ne fait que renforcer son suspense. Stephen McHattie, dans le rôle de l’animateur-vedette en perte de vitesse, est particulièrement convaincant. Au-delà des scènes d’horreur, Bruce MacDonald a parsemé son film de quelques scènes d’humour grinçant, dont celle où l’on apprend que le gouvernement fédéral envoie une armée entièrement francophone bombarder le centre de l’Ontario. Autre surprise: l’amour et la poésie sont aussi au rendez-vous.

Laurel Ann through glass - 300

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