Preview : Wolfman #3

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La bête ..

Fameux pour l’élaboration de la transformation de David Naughton dans le célèbre film de John Landis, LE LOUP-GAROU DE LONDRES (1981), 6 fois lauréat à l’Oscar, le spécialiste du maquillage et des effets spéciaux, Rick Baker rejoignit l’équipe. Baker avait en tête de rester le plus prêt possible du loup-garou originel, rendant ainsi hommage au travail de Jack Pierce dans les années 40. «Jack Pierce était mon idole», déclare Baker. «Il est l’homme que j’ai le plus admiré et je voulais lui rester fidèle… tout en modernisant son travail. Ce loup-garou reste celui de Jack, avec une touche de Rick Baker. Je voulais que notre loup-garou soit un peu plus sau­vage que celui de Lon Chaney Jr et qu’il donne l’impression de pouvoir faire un massacre». Pour le producteur Rick Yorn, l’idée que Del Toro serait transformé par un des meilleurs maquilleurs de cinéma au monde était un must. Il commente : «Notre choix s’est porté sur Rick dès le début : c’est une légende. Quand vous vous rendez dans son atelier, vous voyez tous les films sur lesquels il a travaillé. C’est un véritable musée. Le travail qu’il a fait sur ce film est admirable».

Dave Elsey (cité à l’Oscar pour STAR WARS : ÉPI­SODE III – LA REVANCHE DES SITH de George Lucas, 2004), co-designer du loup-garou, se souvient des premiers jours de préparation, quand lui et Baker se sont fixé pour but de rendre hommage à l’effrayante créature du film de 1941. «Les directives que nous avions reçues étaient très ouvertes et nous pouvions plus ou moins faire ce qui nous plaisait», se souvient Elsey. «Nous étions dans l’atelier de Rick et plus nous discutions de la direction à prendre, plus il s’imposait à nous de créer une version actualisée de ce que le public identifiait comme un loup-garou. Rick est si imaginatif, si enthousiaste ; c’était la réalisation d’un rêve de pouvoir travailler avec lui sur ce monstre légendaire».

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Les producteurs étaient bien conscients que les séquences que le public anticiperait le plus étaient celles de la transformation de Lawrence en loup-garou. Le film fait un véritable bond en avant dans ce domaine… avec l’aide du département des effets visuels que connaît si bien le réalisateur. Johnston explique cette synergie : «Le maquillage est appliqué en plusieurs étapes. Il ne s’agit pas d’un masque afin de permettre à Benicio de bouger et de s’exprimer. Nous ne voulions pas dépendre uniquement des images de synthèse parce que de leur utilisation découle souvent un sentiment d’irréalité, une violation des lois de la physique. Nous ten­dions vers le réalisme total et l’utilisation des effets visuels permet de repousser la barrière de ce qu’il est possible de faire avec le maquillage».

Baker fit d’abord des essais de maquillage sur lui-même avant d’y soumettre Del Toro et parvint à li­miter la procédure à 3 heures. Juste pour se rendre compte de l’effet qu’aurait le maquillage du point de vue du comédien, Baker se colla des poils sur le visage, s’appliqua de la peinture, se versa du «sang» autour de sa bouche et se prit en photo dans la peau du loup. «La perspective du maquilleur, s’affairant à la tache en un temps compté, est très différente de celle du comé­dien assis sur la chaise et qui subit 3 heures de préparation», explique Baker. L’artiste avoue être beaucoup plus proche de ses créations que des acteurs qui les habi­tent. «Je passe beaucoup plus de temps avec eux maquillés que non. Ils arrivent le matin et je leur colle presque immé­diatement un morceau de latex sur le visage, si bien que je ne les vois plus eux mais je vois leur créature. Je reconnais Benicio quand il est en loup mais je le remarque rarement quand il est lui-même».

L’équipe de Baker réalisa aussi pour Del Toro une «applique» en mousse et en latex lui couvrant les sourcils et le nez. Les contours de cette applique de­vaient être très fins pour qu’elle puisse se fondre parfaitement avec la peau du comédien. Ajouter une prothèse au menton, des dents affûtées, une per­ruque en cheveux véritables et une barbe appliquée follicule par follicule sur son visage et la créature infernale était née. Malgré les heures de maquillage, Del Toro est ravi d’avoir pris part au processus. «Gamin, j’ai toujours rêvé d’avoir ces grandes dents», s’amuse le comédien. «Peu importait le temps que je devais y passer parce qu’avec Rick, la magie se révèle petit à petit. Vous fermez les yeux cinq minutes et quand vous les rouvrez, quelque chose s’est passé. L’épreuve était facile à endurer avec une telle équipe faisant un tel travail».

Ayant reçu l’aval de la production, l’équipe de Ba­ker se lança dans la création du costume correspon­dant au visage du loup. Au départ, le loup-garou était censé être habillé et les directives de la production étaient de ne pas trop en faire pour le corps. Mais ses quatre décennies d’expérience avaient appris à Baker à envisager les choses différemment. «Nous nous sommes lancés dans la création d’une combinaison corporelle complètement recouverte de poils, avec chacun d’eux fixé individuellement… un peu comme une perruque géante. Mais une combinaison ne suffit pas, il en faut trois pour le comédien principal et trois supplémentaires pour les doublures qui devront gravir les toits des habitations ou se battre au beau milieu d’un véritable incendie. Ça représente beaucoup de poils !»

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Les combinaisons corporelles furent élaborées à partir d’un des matériaux préférés des maquilleurs, les poils de yak, qu’ils utilisent habituellement pour imiter la barbe, les moustaches ou les boucs. Pour ne pas faillir à la tradition – Jack Pierce les utilisait déjà en 1941 — Baker les reprit sur Del Toro. Il com­mente : «J’ai également utilisé beaucoup de crêpe de laine, qui était bien meilleur marché que les poils de yak à l’époque où j’ai appris mon métier, dès l’âge de 10 ans. Le crêpe est beaucoup plus soyeux et nous l’avons donc utilisé sur les contours du visage de Benicio». Lou Elsey fut désignée experte de l’élaboration des effets liés à la créature et devint ainsi la responsable de tous les costumes de loup nécessaires au tournage.

«Il y a tellement d’éléments séparés qui contribuent à la création de WOLFMAN, tellement de départements distincts», explique Elsey. «Nous avions un département fabrication qui travaillait sur toutes les formes que le corps du loup-garou allait prendre, afin de lui créer une musculature to­talement articulée. Pour recouvrir ses muscles, nous avions une combinaison de poils faite en spandex pour ressembler à de la chair. Nous avons sculpté des éléments sur son torse et ses bras qui devaient être fabriqués et peints. Il doit y avoir une multitude de yaks dépoilés dans le monde à l’heure actuelle», plaisante-t-elle. «Nous avons littéralement dû importer des poils de toutes les sources possibles». L’équipe d’Elsey savait que le loup-garou allait faire de sérieux dégâts dans le film et, pour compléter son allure, il lui fallait des griffes conséquentes. L’experte ajoute : «Nous avons travaillé avec Benicio en essayant de lui apporter toute notre aide pour donner vie à son person­nage. Même la manière qu’il a de tenir ses mains affublées de longues griffes est dynamique et participe à la crédibilité de la créature».

Pour la métamorphose de Del Toro, d’un aristo­crate réservé à un monstre infernal, ses traits du vi­sage et sa pilosité n’étaient pas les seuls éléments qu’il fallait travailler. Afin de donner plus encore de magnitude au déjà imposant comédien, l’équipe de Baker réalisa des extensions pour ses jambes, similaires à celles élaborées pour les prothèses des infirmes. Ces nouvelles jambes, au design simple et léger, rendaient Del Toro colossal et terrifiant mais restaient suffisamment faciles à utiliser. Elles auraient même pu être portées pour un défilé de mode. Ces «appendices» étaient requis dans les séquences au ralenti alors que pour celles dans lesquelles le loup doit bondir et courir, d’autres pieds spéciaux durent être fabriqués. Lon Chaney Jr était tellement reconnaissable en loup-garou dans l’original que Baker voulait une nouvelle esthétique qui permettrait également de reconnaître Del Toro sous les traits du loup. Elsey explique : «Quand vous regardez Benicio maquillé, son visage est encore très présent, même sous tous ces poils. D’autres loups-garous sont beaucoup plus animaux mais notre créature a un caractère très humain. Benicio est capable d’exprimer tant de choses sous son maquillage, grâce à ses traits et ses yeux très caractéristiques qui ont été conservés».

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Del Toro s’impliqua si intensément dans sa trans­formation que l’équipe maquillage eut du mal à maintenir ses prothèses en place après seulement quelques prises de lui mordant ses victimes et se­couant la tête dans tous les sens. Ils retrouvaient souvent son menton à moitié décollé au moment des retouches. Quand le moment fut venu de faire courir le loup-garou, le réalisateur et le directeur de la photo eu­rent à faire preuve d’imagination. Johnston explique : «Nous voulions pouvoir filmer les pieds du loup, ce qui reve­nait à faire courir les cascadeurs sur des talons aiguilles. Il a donc fallu les suspendre par des câbles pour leur permettre de courir, sauter et attaquer». Quand il n’y avait pas le choix, les jambes de Benicio ont été remplacées par des images de synthèse. Johnston précise : «Nous avons utilisé les nouvelles technologies pour montrer au public les orteils du loup-garou s’agripper au sol et entrer dans la terre et ses jambes fléchir… ça fait une vraie différence quand il s’agit de rendre la transformation crédible. Les meilleurs effets visuels sont ceux qu’il est impossible de distinguer, ceux qu’on ne remarque pas».

Le superviseur des effets visuels, Steve Begg, avait pour mission de compléter le travail de Rick Baker quand ceci s’avérait nécessaire. Quand Johnston avait besoin qu’une mâchoire se disloque ou qu’un sourcil mue, Begg intervenait. Il explique : «L’un des truquages les plus manifestes du film est la transformation du loup-garou. Avec notre approche hybride – images de synthèse, prothèses et maquillage – nous espérons que le public ne pourra pas déceler les effets utilisés». L’équipe apprécia les efforts de fusion des deux écoles. «La solution de facilité de nos jours est de n’uti­liser que les images de synthèse, et nous en avons utilisé beaucoup», explique Begg. «Mais elles ne fonctionnent pas pour tout, et le mélange d’une approche tradition­nelle et high-tech est appréciable. Par exemple, dans une certaine scène, Joe voulait que le museau du loup-garou s’élargisse bien plus que la normale et nous avons placé des petits capteurs sur les zones que nous voulions tra­vailler. On espère que ce mélange des techniques passera sans heurts».

pour le comédien principal et trois supplémentaires pour les doublures qui devront gravir les toits des habitations ou se battre au beau milieu d’un véritable incendie. Ça représente beaucoup de poils !»
Les combinaisons corporelles furent élaborées à partir d’un des matériaux préférés des maquilleurs, les poils de yak, qu’ils utilisent habituellement pour imiter la barbe, les moustaches ou les boucs. Pour ne pas faillir à la tradition – Jack Pierce les utilisait déjà en 1941 — Baker les reprit sur Del Toro. Il commente
: «J’ai également utilisé beaucoup de crêpe de laine, qui était bien meilleur marché que les poils de yak à l’époque où j’ai appris mon métier, dès l’âge de 10 ans. Le crêpe est beaucoup plus soyeux et nous l’avons donc utilisé sur les contours du visage de Benicio».
Lou Elsey fut désignée experte de l’élaboration des effets liés à la créature et devint ainsi la responsable de tous les costumes de loup nécessaires au tournage.
«Il y a tellement d’éléments séparés qui contribuent à la création de WOLFMAN, tellement de départements distincts», explique Elsey. «Nous avions un département fabrication qui travaillait sur toutes les formes que le corps du loup-garou allait prendre, afin de lui créer une musculature totalement
articulée. Pour recouvrir ses muscles, nous avions une combinaison de poils faite en spandex pour ressembler à de la chair. Nous avons sculpté des éléments sur son torse et ses bras qui devaient être fabriqués et peints. Il doit y avoir une multitude de yaks dépoilés dans le monde à l’heure actuelle», plaisante-t-elle. «Nous avons littéralement dû importer des poils de toutes les sources possibles».
L’équipe d’Elsey savait que le loup-garou allait faire de sérieux dégâts dans le film et, pour compléter son allure, il lui fallait des griffes conséquentes. L’experte ajoute : «Nous avons travaillé avec Benicio en essayant de lui apporter toute notre aide pour donner vie à son personnage.
Même la manière qu’il a de tenir ses mains affublées de longues griffes est dynamique et participe à la crédibilité de la créature».
Pour la métamorphose de Del Toro, d’un aristocrate
réservé à un monstre infernal, ses traits du visage
et sa pilosité n’étaient pas les seuls éléments qu’il fallait travailler. Afin de donner plus encore de magnitude au déjà imposant comédien, l’équipe de Baker réalisa des extensions pour ses jambes, similaires à celles élaborées pour les prothèses des infirmes. Ces nouvelles jambes, au design simple et léger, rendaient Del Toro colossal et terrifiant mais restaient suffisamment faciles à utiliser. Elles auraient même pu être portées pour un défilé de mode. Ces «appendices» étaient requis dans les séquences au ralenti alors que pour celles dans lesquelles le loup doit bondir et courir, d’autres pieds spéciaux durent être fabriqués.
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Lon Chaney Jr était tellement reconnaissable en
loup-garou dans l’original que Baker voulait une
nouvelle esthétique qui permettrait également de
reconnaître Del Toro sous les traits du loup. Elsey
explique : «Quand vous regardez Benicio maquillé, son
visage est encore très présent, même sous tous ces poils.
D’autres loups-garous sont beaucoup plus animaux mais
notre créature a un caractère très humain. Benicio est
capable d’exprimer tant de choses sous son maquillage,
grâce à ses traits et ses yeux très caractéristiques qui ont
été conservés».
Del Toro s’impliqua si intensément dans sa transformation
que l’équipe maquillage eut du mal à
maintenir ses prothèses en place après seulement
quelques prises de lui mordant ses victimes et secouant
la tête dans tous les sens. Ils retrouvaient
souvent son menton à moitié décollé au moment
des retouches.
Quand le moment fut venu de faire courir le loupgarou,
le réalisateur et le directeur de la photo eurent
à faire preuve d’imagination. Johnston explique :
«Nous voulions pouvoir filmer les pieds du loup, ce qui revenait
à faire courir les cascadeurs sur des talons aiguilles. Il
a donc fallu les suspendre par des câbles pour leur permettre
de courir, sauter et attaquer». Quand il n’y avait pas le
choix, les jambes de Benicio ont été remplacées par
des images de synthèse. Johnston précise : «Nous avons
utilisé les nouvelles technologies pour montrer au public les
orteils du loup-garou s’agripper au sol et entrer dans la terre
et ses jambes fléchir… ça fait une vraie différence quand
il s’agit de rendre la transformation crédible. Les meilleurs
effets visuels sont ceux qu’il est impossible de distinguer,
ceux qu’on ne remarque pas».
Le superviseur des effets visuels, Steve Begg, avait
pour mission de compléter le travail de Rick Baker
quand ceci s’avérait nécessaire. Quand Johnston avait
besoin qu’une mâchoire se disloque ou qu’un sourcil
mue, Begg intervenait. Il explique : «L’un des truquages
les plus manifestes du film est la transformation du loupgarou.
Avec notre approche hybride – images de synthèse,
prothèses et maquillage – nous espérons que le public ne
pourra pas déceler les effets utilisés».
L’équipe apprécia les efforts de fusion des deux
écoles. «La solution de facilité de nos jours est de n’utiliser
que les images de synthèse, et nous en avons utilisé
beaucoup», explique Begg. «Mais elles ne fonctionnent
pas pour tout, et le mélange d’une approche traditionnelle
et high-tech est appréciable. Par exemple, dans une
certaine scène, Joe voulait que le museau du loup-garou
s’élargisse bien plus que la normale et nous avons placé
des petits capteurs sur les zones que nous voulions travailler.
On espère que ce mélange des techniques passera
sans heurts».

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