PIFFF 2014 : retour sur nos coups de coeur

PIFFF 2014 : retour sur nos coups de coeur

 

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Ben et Seb, nos deux nouveaux rédacteurs, ont eu le privilège de partir à l’assaut du PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival ) et donc d’en découvrir sa sélection. Une sélection globalement intéressante qui comporte au final peu de déceptions.
Sur le thème de l’amour obsessionnel qui tend à la folie, les films en compétition comportaient aussi bien des oeuvres très attendues (Alléluia, The Duke of Burgundy) qu’intrigantes (Bag Boy Lover Boy, Starry Eyes).

Côté coups de cœur, il y a donc eu Alléluia. Avec ses deux acteurs possédés par leurs rôles, Du Welz (Calvaire, Vinyan) revisite le fait-divers des tueurs de la lune de miel avec des images à l’esthétique bien léchée. Les scènes de meurtre et de jalousie sont d’un réalisme glaçant, en contraste avec les instants contemplatifs aux teintes plutôt chaudes.
A ne pas manquer ! Le films sort ce 26 novembre en salles.

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De la satisfaction il y en a eu avec Spring également ! L’histoire : une créature de rêve et un homme que l’amour a réunis. D’une magnifique légèreté dans ce beau décor italien, Spring vient confirmer le talent de Justin Benson et Aaron Moorhead, à l’origine du fauché mais réussi Resolution, dans un genre et un style presque à l’opposé. Deux cinéastes à suivre !

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Dans un autre registre, Housebound de Gerard Johnstone a conquis nos rédacteurs. Une comédie horrifique néo-zélandaise adoubée par Peter Jackson qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler certains de ses films (Braindead, The Frighteners). De quoi satisfaire les zygomatiques devant un film qui parvient à marier convenablement humour enlevé et épouvante.

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Ambiance plus posée pour The Duke of Burgundy. Une histoire pleine de fourberie, un point de vue nouveau et intéressant sur l’amour à travers cette relation sadomasochiste. On le sait, Peter Strickland (Berberian Sound Studio) prend le temps de travailler l’aspect du son. Ici, c’est juste incroyable !

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Andrés Torres aime lui aussi l’expérimentation. Et il nous le prouve avec l’étrange mais culotté Bag Boy Lover Boy. Inclassable et non dénué d’humour, le film évoque le cinéma d’Abel Ferrara dans son style urbain désincarné. Une œuvre à part, satire de l’exploitation dans le monde de l’art, qui mérite le coup d’œil.

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Viennent ensuite les films attendus mais légèrement décevants. C’est le cas de Starry Eyes et Time Lapse. 
Le premier réalisé par Kevin Kolsch et Dennis Widmyer a été annoncé comme évoquant David Cronenberg, David Lynch (rien que ça !) mais aussi le cinéma de genre français dans la lignée de Martyrs et Haute Tension
S’il s’avère certes efficace, Starry Eyes n’est finalement pas aussi inspiré qu’il voudrait nous le faire croire. Sa critique d’Hollywood sent un peu le réchauffé et même si l’ensemble se suit sans déplaisir, grâce notamment à l’excellente performance d’Alex Essoe, il n’en résultera pas l’enthousiasme escompté.
Quant à Time Lapse, le concept de base est génial et intrigant de bout en bout mais pas toujours bien exploité. Bradley King réduit l’impact de cet objet fabuleux. Cette histoire méritait une destinée plus grandiose. Au final, c’est sympathique certes mais maladroit.

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La vraie déception c’est le nouveau-né du cinéma ibérique : Shrew’s Nest réalisé par le duo Juanfer Andrés – Esteban Roel et pourtant produit par Alex de la Iglesia. Un huis-clos aux échos Polanskiens, l’habileté et le malaise en moins. Ce thriller manque terriblement de subtilité dans son écriture et donne très vite l’impression d’être un pot-pourri de plusieurs bons films : Misery de Rob Reiner, JF Partagerait Appartement de Barbet Schroeder ou encore Les Autres d’Alejandro Amenabar, tant le personnage psychotique de Montse présente des similitudes avec celui de Grace incarné par Nicole Kidman.

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Heureusement, il y aura d’autres bonnes choses à se mettre sous la dent tout au long de ce festival. A commencer par les séances cultes en milieu d’après-midi. Quelle joie de revoir Les Griffes De La Nuit, le chef-d’œuvre de Wes Craven, ou encore de (re)découvrir un film aussi atypique qu’Avalon de Mamoru Oshii ! Sans oublier le déroutant voyage dans l’outback australien avec Réveil Dans La Terreur de Ted Kotcheff et l’intrigant L’homme Qui Voulait Savoir de George Sluizer.

Du côté films hors compétition, ce fut tout aussi varié et plaisant. Mention au documentaire Why Horror de Nicolas Kleiman et Rob Lindsay qui s’interroge sur les raisons de notre attirance et notre passion pour le cinéma d’horreur.
Quant à la nuit du PIFFF, sur le thème de l’Invasion extraterrestre, un régal pour un concept de projection qui mêle plaisir et fatigue, générant des sensations étranges mais idéales devant des films tels que Le Blob ou Killer Klowns From Outer Space !

Pour ouvrir et clore sa sélection 2014, le PIFFF a parié sur des œuvres totalement délirantes, The Mole Song de Takashi Miike et Tusk de Kevin Smith, à l’image de la Séance Interdite, R100, nanar japonais génialement loufoque réalisé par Hitoshi Matsumoto.

Pour conclure, il convient de féliciter Rémy Rondeau pour ses deux prix du meilleur court-métrage français avec Puzzle et également Spencer Brown côté international avec The Boy With A Camera For A Face.
On vous laisse avec le palmarès et on vous dit à l’année prochaine pour une nouvelle aventure trépidante au PIFFF !

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