Top 5 Halloween de la Rédac’ : Emmanuelle

Emmanuelle inaugure les Top 5 spécial Halloween que la rédaction vous proposera, tous les jours jusqu’a Halloween. Un peu d’inspiration pour vos soirées du week-end prochain.

1) Dead Silence, James Wan, 2006

A mes yeux, Dead Silence est LE film à voir pour se foutre les jetons le soir d’Halloween. Sous couvert d’une histoire de sorcière marionnettiste, James Wan (Saw, Death Sentence) livre un fabuleux hommage au film de genre horrifique. En utilisant tous les clichés possibles et imaginables, le réalisateur réussit à nous concocter une histoire ensorcelante qui, en plus d’être magistralement bien orchestrée (le twist final est tout simplement bluffant), parvient sans mal à nous effrayer sans demi-mesure. Bien qu’il soit passé relativement inaperçu lors de sa sortie, Dead Silence est un petit bijou du cinéma d’horreur que je conseille à quiconque désire passer une bonne soirée bien flippante entre potes en dégustant les bonbons rackettés à la vieille voisine d’à côté.

2) [Rec], Jaume Balaguero et Paco Plaza, 2007

Un huis-clos pour Halloween, ça vous tente? Frissons garantis ! Le cinéma espagnol n’a pas son pareil pour produire des ambiances uniques au monde où l’étrange flirte avec l’abomination absolue. Du début à la fin, [Rec] nous plonge au fin fond d’une horreur sans nom qui dépasse les limites de l’entendement. Intégralement filmé à l’épaule en caméra DV, le film distille pernicieusement une angoisse subtile mais diablement efficace qui ne tarde pas à se muer en peur panique et claustrophobe (surtout lors de la séquence finale, délicieusement terrifiante). Un film qui atteint des sommets dans le genre grâce à la virtuosité de sa mise en scène et à son réalisme viscéral, à voir ou à revoir sans hésitation pour renouer le contact avec la peur primale.

3) Cannibal Holocaust, Ruggiero Deodato, 1980

Un petit classique pour la route ? Quel que soit son âge, Cannibal Holocaust reste un must dans le genre faux-documentaire bien gore et bien crade. Cette série B italienne fait preuve d’une violence extrême qui lui valut d’emblée une interdiction aux moins de 18 ans pour sa version non censurée et même une interdiction totale dans plusieurs pays. Dégustations  cannibales, empalements, castrations, amputations, tortures, viols… Le film ne nous épargne rien et tient à absolument tout montrer à l’écran, même si pour cela il lui faut franchir les limites du soutenable. Pour la petite histoire, Cannibal Holocaust a poussé le réalisme à un tel point qu’à sa sortie le réalisateur fut accusé d’avoir tourné un snuff movie dans lequel des acteurs auraient réellement été tués pour les besoins du tournage, ce qui est bien évidemment absurde mais qui constitua la légende sulfureuse du film.  Cannibal Holocaust est donc une œuvre extrêmement dérangeante, pour les avides de sensations fortes à l’estomac bien accroché… Que demander de mieux pour Halloween ?

4) The Mist, Frank Darabont, 2007

Si les livres de Stephen King sont géniaux, ses adaptations cinématographiques le sont généralement moins… Frank Darabont (La Ligne Verte, Les Evadés) échappe une fois de plus à la règle en nous offrant un pur chef-d’œuvre de « film de monstre ». A mi-chemin entre l’horreur, le fantastique et le drame psychologique, The Mist a tout bon sur tous les points. En mettant en scène l’espace infime qui sépare la raison de la folie, il expose des phénomènes universels tout en produisant une atmosphère oppressante, exigüe, où des êtres humains forcés de cohabiter tous ensemble pour une durée indéterminée seront poussés dans leurs derniers retranchements face au cataclysme qui est en train de se produire. Avec un final bouleversant d’un pessimisme absolu, ce film s’inscrit dans la liste des incontournables du genre et possède tous les atouts pour figurer sans problèmes dans ce Top 5 Spécial Halloween.

5) A Serbian Film, Srdjan Spasojevic, 2010

Vous avez très certainement déjà entendu parler de ce film qui déchaîne les passions depuis l’annonce de sa production ? A Serbian Film se targue de transgresser tous les codes de la morale bien-pensante, il a même carrément été interdit à de nombreux festivals. Le film repose sur un mélange très trash de sexe et de sang, alliant pédophilie, sadomasochisme et autres sévices hard dans le cadre d’un snuff movie porn-gore qui dérange autant qu’il fascine. Jouant sur une curiosité morbide présente en tout un chacun, A Serbian Film explore les méandres des perversions humaines, de plus en plus intolérables tout au long du film, jusqu’à l’apothéose finale qui restera longtemps gravée dans les mémoires tant elle dépasse les limites de notre entendement. Son esthétique très élaborée (superbe travail de photographie) et sa bande-son envoûtante démontre que l’intérêt du film est néanmoins ailleurs ; en effet, il ne s’agit pas simplement d’un déballage de scènes choquantes et dégueulasses mais d’une véritable tragédie qui se déploie sous nos yeux ébahis. C’est donc avec un film « interdit » et inclassable que je vous propose de clore en beauté cette soirée d’Halloween.

Par Emmanuelle Ignacchiti