Freddy - Les griffes de la nuit (2010)

Freddy - Les griffes de la nuit (2010)

  • Titre original: A Nightmare on Elm Street
  • 1 h 35 min | Horreur, Mystère, Thriller | 30 avril 2010
    Note
    3/10
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    Nancy, Kris, Quentin, Jesse et Dean habitent Elm Street, au cœur d'une banlieue résidentielle semblable à des milliers d'autres - paisible, proprette et sans histoire... Mais depuis quelques temps, ces cinq jeunes sont hantés chaque nuit par le même cauchemar oppressant : un homme à la voix caverneuse surgit des ténèbres. Vêtu d'un t-shirt rouge et vert lacéré, il dissimule sous un vieux chapeau son visage atrocement brûlé et défiguré. Sa main droite, gantée, est munie de quatre longues griffes d'acier plus tranchantes que des lames de rasoir...

    Remake produit par Michael Bay et Platinum Dunes, ce « Freddy – Les Griffes De La Nuit » version 2010 suit une petite bande de teenagers traqués puis assassinés dans leurs rêves par un boogey-man au look de très grand brûlé. Au fil des meurtres, les survivants vont découvrir l’histoire de Freddy Krueger, pédophile brûlé vif par leurs parents et revenu d’outre-tombe pour exterminer la progéniture de ses bourreaux.

    Ce qui frappe d’emblée dans ce film, si l’on se risque à une comparaison avec l’original, c’est cet écart vertigineux entre les adolescents représentés. C’est la crise mes amis. Là où dans l’original, Nancy était une petite meuf bien sa peau, maqué à un Johnny Depp tout juste pubère et sa copine Kris pouvait s’éclipser pour une séance de sport de chambre avec son bad boy de petit ami, le remake n’est peuplé que de jeunes gens tristes, mornes, asexués et peu expressifs. Tout le monde est seul ou vient de rompre et Nancy bosse dans un Diner miteux et repère blafard des jeunes de son quartier. Ca fait rêver (huhu)

    Au delà de al vacuité des personnages, le principal défaut de ce remake est tenu par l’absence de l’idée sous-jacente qui faisait la force de l’original : le premier « Nightmare On Elm Street » jouait sur la perversité et les conséquences de l’hypocrisie supportant les vies insouciantes de ses jeunes banlieusards. Freddy apportait une réponse castratrice et sanglante aux pulsions de ses adolescents. Or la version 2010 nous les présente comme subsistant déjà à côté de leur vie et de leurs sensations, cloitrées dans leurs solitudes respectives et voire déjà complètement blasés. L’explication de ce comportement par les actes pédophiles subies dans leur jeunesse et miraculeusement oublié par tous n’est pas très subtile et semble aussi anesthésier tout élan de progression ou passage à l’âge adulte chez les personnages. Cela vaut surtout pour Nancy, devenue insipide sous les traits de Rooney Mara, la Lisbeth Salander du Millenium de David Fincher. Et le scénario de ce remake n’arrange rien, il la faisant passer pour un rôle secondaire au début du métrage. C’est en effet Kris (devenue ici frigidaire option machine à larmes dans cette nouvelle version), via une écriture maladroite et sabordée par le tournage d’une nouvelle séquence après les premiers screen-test, qui porte l’intrigue dans les premières bobines avant de se faire dézinguer.

    Image du film "Freddy - Les griffes de la nuit"

    © 2010 New Line Cinema − Tous droits réservés.

    Pour le reste du casting : dommage que Kyle Gallner – gros potentiel de la dernière saison de « The Shield » –  s’enferme un peu plus dans le rôle de l’ado un peu émo déjà vu dans « Jennifer’s Body ». Connie Briton (la femme forte du coach de « Friday Night Light « ) reprend ici le rôle de la mère de Nancy. Le traitement de ce personnage est, là aussi, incroyablement plus light que dans l’original où Nancy, en plus de lutter contre le croquemitaine, se voyait aussi confronté à une figure maternelle de plus en plus pathétique dans sa négation de la réalité. Ici, des deux côtés, fille comme mère, un mensonge entrainant une dizaine de meurtres n’entame pas tellement les relations familiales. Enfin, concernant Freddy Krueger, Jackie Earl Haley est très loin de la figure flippante, dégueulasse et quasi-muette introduite par Robert Englund dans le premier épisode. Les intentions de Platinum Dunes de présenter un personnage encore plus terrifiant ne se réalisent jamais et le boogey-man se fend même de quelques blagues carambar digne d’un Freddy 6. Ses meilleures scènes sont d’ailleurs celles où il apparaît sans maquillage lors de flashbacks suivant la genèse du personnage.

    Image du film "Freddy - Les griffes de la nuit"

    © 2010 New Line Cinema − Tous droits réservés.

    Ce remake passe aussi complètement à côté du potentiel flippant de ses séquences oniriques. Ou trouve seulmeent quelques subtilités de scénario ou de mise en scène suggérant le lent glissement de la réalité vers le cauchemar. Le réalisateur, quitte à ne rien faire, aurait pu s’inspirer du travail extraordinaire de Wes Craven à l’époque : le discours flippant du prof quand Nancy s’endort en classe, le silence surnaturel pesant sur le cauchemar de Kris (ici on a un chien qui hulule, la blague), ces quelques détails qui faisaient entrer le spectateur dans une autre dimension et construisait toute la tension jusqu’à l’éventuelle mise à mort sont ici zappés au profit d’une réalisation clipesque et trop tape à l’œil. Le réalisateur expédie ici ses versions des scènes cultes tel des passages obligés mais à l’impact complètement annihilé par la production globale. Ainsi, le CGI montrant la silhouette du griffu sortir du mur de la chambre de Nancy au début du film fait ici juste pitié, là où elle était censée assoir la menace sourde se rapprochant de Nancy.

    Avec sa tonne de clips et de pubs à son actif et le Smell Like Teen Spirit de Nirvana comme premier coup d’essai, Samuel Bayer avait, il est vrai, tout du parfait réalisateur yes-man sans âme. Wes Craven avait pourtant été bien servi jusque là et les remakes de ses « Colline a des Yeux » et « Dernière Maison Sur La Gauche » surpassaient les originaux. Ici , on a un relifting beaucoup moins réussi pour son œuvre phare. Ni fun, ni flippant, ce « Nightmare On Elm Street » version 2010 est un film de producteur sans substance ni intérêt. Un bon ratage qui risque bien de connaître une suite, son succès au box-office US justifiant que l’on prolonge un peu plus l’ennui.

    Par Alex B

    13 plusieurs commentaires

    1. Je ne l’ai pas encore vu. Mais le fait que Freddy ne soit pas joué par Robert England me laisse perplexe.

    2. pour moi ils auraient du le nommer les griffes de l’ennui … rien à voir avec le film de base… celui si ne le bat que du point de vue des effets spéciaux (et encore)… héroine nunuche… freddy pas charismatique …

    3. Perso je n’ai pas aimé .. comme tu dis , les griffes de l’ennuie .. les remake d’halloween etait dix fois mieux & etant une grande fan du tueur au griffe d’acier j’etait la premiere dans la salle le jour de sa sortie , mais j’ai ete plus que decue …

    4. moi, perso, jai bien aimé, mais l’original de Wes craven est plus flippant, le mieux est l’original. Le remake a trop copié, je trouve.

    5. Il y a tout de même un point très important à noter et qui n’est pas mis en avant une seule fois dans cette critique : c’est le fait que ce Freddy ci soit un REBOOT et non un REMAKE. Le remake consiste à remettre exactement le même concept du support emprunté sur le nouveau et à l’adapter à la nouvelle époque. Un reboot consiste à reprendre une idée de départ et de l’exploiter tout à fait différemment. Commençons par remettre les choses à leur place.
      Cela parait anodin, mais aux vues des critiques néfastes qui sont accordées à ce film, on ne peut que répondre qu’il y a un élément qui vous a échappé pour le plupart. Pour ma part, je n’avais pas vu le premier Freddy avant de voir cette toute nouvelle adaptation, et j’ai visionné l’original peu après que j’ai beaucoup aimé, tout en gardant une préférence pour le reboot (eh oui).

      J’ai vraiment apprécié le chapitre 1 de Freddy, mais je garde une préférence pour le reboot que je trouve mieux exploité et plus aboutit : on y trouve plus d’explications paradoxalement mêlées à plus de confusion. Contrairement au premier film, on comprend mieux qui est le personnage de Freddy (peut-être les explications n’étaient-elles pas plus approfondies en 1984 à cause de la censure, je l’ignore), ce qu’il a fait et pourquoi il revient hanter les cauchemars des enfants auxquels il s’en est pris par le passé.
      Ce que je vais dire est une interprétation : j’ai eu l’impression que le premier était moins aboutit aussi parce qu’au final, Freddy semble bel et bien réel (le père le voit de ses propres yeux en train de flamber sur le lit de sa femme), du coup, le côté fantastique du film semble disparaître à cet instant ; dans le reboot au contraire, le doute reste entier jusqu’à la fin. Freddy, même dans le monde “réel”, n’est finalement vu que par les enfants qu’il a agressé, et jamais par des personnes extérieures, on ignore donc s’il est simplement un cauchemar ou réel, même après que Quentin et Nancy l’aient “tué”. Dans le premier film, cela est confus, car Freddy est vu par le père de Nancy, mais elle parvient elle même à le détruire (a priori) en s’avouant à elle même qu’il n’existe que dans son esprit.

      Le registre fantastique est en tous les cas très bien maîtrisé dans les deux films : le spectateur est plongé dans la confusion du début à la fin.
      A noter qu’au final, ces deux Freddy ne disent pas la même chose et sont exploités tous deux différemment en prenant le même point de départ 😉 il s’agit donc bel et bien d’un reboot, et non d’un remake, et pour cela, je ne peux tomber d’accord avec la critique faite ci-dessus.

    6. “on ne peut que répondre qu’il y a un élément qui vous a échappé pour le plupart.”: A part si l’on n’a que peu d’intérêt à disserter sur la différence entre remake et reboot comme tu le fais. Personnellement je n’y vois qu’un nouveau terme marketing pour vendre un mauvais film et tenter maladroitement de se dédouaner du poids écrasant de l’original. Selon tes termes le Massacre à La Tronçonneuse de Nipsel serait donc un reboot, or il a été vendu à l’époque comme un remake. Un reboot implique une franchise qui redémarre (comme pour les Batman) or aux dernières nouvelles ce Freddy nouvelle mouture n’aura pas de suite.
      “au final, Freddy semble bel et bien réel”: normal puisque dans cette scène Nancy vient de ramener Freddy dans la réalité. La frontière réalité/rêve se fait donc flou.
      “il s’agit donc bel et bien d’un reboot, et non d’un remake, et pour cela, je ne peux tomber d’accord avec la critique faite ci-dessus.”: désolé mais vu le développement de ma critique, exprimer son désaccord seulement sur la base reboot/remake me semble bien superficiel et, surtout, ne parle même pas du film.

    7. Ce n’est justement pas nouveau. Mais je vais prendre un exemple récent parce que ça ne parait pas clair dans mon message : Spider Man a été adapté au cinéma avec Tobey Maguire en trois films. Une nouvelle trilogie est en réadaptation avec des acteurs différents et partant dans un nouveau sens, ce n’est pas un remake de la première trilogie de Spider Man, mais bien un reboot. On repart d’une même idée pour l’interpréter et l’exploiter autrement. Le remake est comme la réécriture en littérature. Donc au final, que ce Freddy soit un remake ou un reboot, ça ne change rien au fait qu’il s’agisse d’une réécriture, et donc qu’il y aura naturellement des différences flagrantes comme cela se voit toujours.
      Dans cette réadaptation, j’y ai vu une réflexion sur la confusion rêve/réalité pouvant mener à la mort elle-même : Freddy serait l’image d’une peur refoulée, et cette peur devient de plus en plus incontrôlable au fil du temps, et le passage de la réalité au rêve laisse les souvenirs ressurgirent de manière détournée. Une étude psychanalytique montrerait que si en rêvant, un individu se pense réellement mort car il se croit dans la réalité, son esprit pourrait mourir car le sujet n’aura su faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui est faux. La force de la psychologie humaine pourrait le mener jusque là. C’est ainsi que j’ai interprété ce reboot car notons que seuls les personnages ayant été violenté par Freddy peuvent le voir, et même celui qui est tué en prison. Le prisonnier ne le voit pas de ses propres yeux contrairement au père de Nancy dans le premier film, du coup la confusion, le doute restent entiers du début à la fin, c’est encore une fois ce que j’ai apprécié en ce film.

    8. Et ta critique a beau être développée, elle est beaucoup trop subjective, avec des attaques gratuites qui elles mêmes n’apportent pas d’intérêt à ton développement, d’où le fait que ta critique ne me plaise qu’à moitié, parce que tu sais discuter, mais pas avec assez de recul (j’ai lu d’autres de tes critiques qui ont toujours le même point commun : tu manques parfois d’objectivité). Car “les griffes de l’ennui” et “Un remake qui te sort par les yeux?”, ç’aurait été à éviter.
      Néanmoins, il me tarde de lire ta réponse. Au plaisir.

    9. Elise, une critique est par nature Subjective ..

    10. Comme le dit alexa, une critique est forcément subjective et indissociable de la culture personnelle du rédacteur. De plus, je n’ai pas d’intérêt pour les critiques dissimulant sous une pseudo-objectivité un vide de réflexion personnelle. J’avoue que la blague finale est un peu limite, c’est pourquoi je l’ai mise en conclusion. Pour le reste, mon avis reste que ce film est sans âme, filmé par un ancien clippeur devenu homme à tout faire chez hollywood, il est mal foutu dans sa construction (cf. le personnage de Nancy), avec un boogey man au look raté, cela sans le bonus de l’originalité du scénario. Car cette “confusion rêve/réalité pouvant mener à la mort elle-même” dont tu parles est quand même clairement présente dans tout les Freddy. Niveau reboot, je préfère encore celui de “Vendredi 13” – et Dieu sait qu’il n’était pas terrible – pour ces quelques séquences efficace d’attaque.

    11. Je me suis en effet mal exprimée 😉 évidement qu’une critique est par nature subjective, mais il faut aussi prendre du recul par rapport à son propre point de vue.
      Non je ne trouve justement pas que c’est le cas dans tous les Freddy simplement parce qu’au fil des films, Freddy “sort” des rêves pour s’ancrer totalement dans la réalité, ce qui le rend d’ailleurs bien moins intéressant déjà à partir du deux dans lequel il joue un rôle des plus limités… or tout l’intérêt des films est leur côté fantastique et confus, ce qui commence à se perdre dès le deuxième… et c’est pour cela que j’adore le premier film, même si la confusion n’est pas aussi grande que pour le dernier film justement. Dans le premier en tout cas, il m’est paru clair que Freddy était réel, pas dans le dernier (en tant que cauchemar).
      Puis comme quoi, on peut ressentir un film de différentes façons : de mon côté j’ai été justement plus dans l’ambiance du film que le premier. A mes yeux, les deux films sont superbes et vraiment intéressants. Malheureusement, la saga Freddy commence à mal tourner dès le deuxième film… Freddy a plus l’air de faire office de décor, ce qui est plutôt contradictoire avec le titre même du film… mais bref nous parlons du reboot, je m’égare ^^
      Je l’ai trouvé très beau aussi, et ce nouveau Freddy n’a pas un look si différent du premier, hormis sa tronche en fait, justement car ce n’est pas le même acteur, mais celui-ci fait vivre son personnage à merveille, et j’y ai cru pendant toute la durée du film (pour le premier aussi d’ailleurs).

    12. moi je dit: y’ a jamais rien de meilleurs que les originaux !! 🙂

    13. stephane krueger

      Ce remake-reboot reprend plutot bien les bases de la saga et permet de retrouver un Freddy serieux même s’il est moins malsain que celui de l’original (voire du crossover avec Jason).
      Sur la forme il est également réussi mais les acteurs manquent cruellement de charisme et de crédibilité et l’acteur jouant Freddy (excellent dans Watchmen) semble un peu 2 de tension.
      Le maquillage est râté et fait ressembler Freddy a un crapaud alors que dans le Freddy vs Jason il était extrêmement réussi et certaines scènes de cauchemards sont sans réel impact alors qu’elles étaient choquantes dans l’original (l’étripage au plafond, le lit geyser).
      Par contre il est très beau visuellement et l’idée des micro sommeils était originale mais quasi mal exploitée.

      Donc le bon:
      -un joli visuel
      -un Freddy sérieux

      Le mauvais:
      -des cauchemards moins percutants
      -des acteurs au “charisme d’endive”
      -un maquillage de Freddy râté
      -un Freddy sérieux mais un peu “2 de tensions”
      -tension quasi inexistente

      En résumé, d’un film culte et traumatisant des années 80 on a droit à un banal slasher pour ado dont la seule originalité sera le modus operandi du tueur

      Un boogeyman aussi légendaire méritait mieux qu’un remake-reboot insipide et sans tension

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