[Série] Helix : premier avis sur la nouvelle série SyFy

[Série] Helix : premier avis sur la nouvelle série SyFy

Surfant sur la popularité de son producteur exécutif, Ron Moore, qui occupait déjà le même poste sur au moins deux séries cultes (La Caravane de L’Etrange et Battlestar Galactica), Helix avait su susciter quelques attentes. Malheureusement, les deux premiers épisodes diffusés sur SyFy aux USA lundi dernier peinent à convaincre en raison d’une facture esthétique et d’une écriture assez cheap.

La nouvelle série SyFy porte sur le thème de la mystérieuse épidémie matinée d’un zeste de conspiration scientifique : les principaux personnages sont ainsi tous susceptibles de mener un double-jeu, la paranoïa étant accentuée par une action se déroulant en huit-clos dans une station scientifique perdue en plein arctique. Une équipe de chercheurs, accompagnés d’un militaire, y est envoyée par le CDC (centre américain de détection et de contrôle des épidémies) suite à une alerte signalant qu’un dangereux virus s’y serait propagé. Arrivé sur place, nos protagoniste sont confrontés au manque de coopération de l’équipe dirigeant les opérations et travaillant pour une multinationale pharmaceutique. Leur enquête va les amener à comprendre que, tout comme l’humanité entière, ils ne sont en rien préparés à ce qui se trame entre ces murs.

Le pitch, sans être vraiment original, avec son inquiétant savant asiatique (Hiroyuki Sanada) et sa méchante corporation, était au moins prometteur d’une bonne dose d’angoisse épidémiologique et de paranoïa polaire dans la mouvance du The Thing de John Carpenter. Les scénaristes semblent malheureusement plus concernés dans ces premiers épisodes par la mise en place de toutes les ficelles d’un soap (soupe sentimentale meublant la plupart des séries) bien lourd : l’équipe de secours envoyée par le CDC compte ainsi un triangle amoureux bien corsé, le responsable de l’intervention et personnage principal (le peu charismatique Billy Campbell) ayant pour co-équipiers son flirt du moment, soit l’une de ses élèves (écrite et castée globalement sur le modèle de la jeune journaliste de House of Cards), et son ex-femme, avec qui il s’est séparé après avoir découvert qu’elle couchait avec son frère. Histoire d’en rajouter une couche, le frère en question se trouve être lui aussi de la partie puisqu’il n’est ni plus ni moins que le premier sujet infecté sur lequel l’enquête va porter. Pour la finesse on repassera…

Les scènes de tensions et soudains coup de flippes sont heureusement plutôt réussis, Helix reposant alors (et un peu paresseusement) sur quelques grands classiques appréciés des fans de films de genre. On retrouve par exemple du Alien pour ces ballades dans des conduits d’aération et du 28 Jours Plus Tard pour cette scène d’attaque de singe ou ses contaminés bien énervés… Le sang noir permettant probablement d’éviter la censure, la série se montre également plutôt généreuse en maquillage gore et dissections cradingues. Les CGI sont par contre bien moins réussis, l’un des singes étant même digne d’une animation Playstation 2. Les modélisations de l’extérieur de la base polaire sont également particulièrement cheap.

On regrette également que les rebondissements reposent pour l’instant sur des ficelles dignes d’une vieille série B. On pourra ainsi trouver complètement débile l’idée qu’une scientifique travaille avec son walkman à fond alors que des contaminés surpuissants sont censés se balader dans l’installation ou bien tout simplement le fait de laisser nos protagonistes se balader seuls dans la base. Une fois ça passe mais au bout de cinq attaques ou confrontations, on finit par avoir du mal à croire que ces tocards soient vraiment experts en sécurité et confinement épidémiologique.

Hormis la partie “soupe sentimentale”, on apprécie les bases posées par Helix, avec une intrigue qui promet d’être bardée de tiroirs annoncés par quelques détails mystérieux disséminés au fil des épisodes. Le cadre est propice à une belle montée d’angoisse même si le syndrome “film de couloirs” avec ses longueurs soporifiques est très proche. Le principal problème reste pour l’instant le manque d’ambition d’une écriture globale un peu trop portée sur les ficelles scénaristiques dignes d’une autre époque.

Avis par Alex B


TRAILER :

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Add to Collection

x

You must be logged in to collect content